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Enquête sur le meurtre de 1971 en Afrique du Sud


Le neveu de Ahmed Timol, Imtiaz Cajee, tient la photo de son oncle, à Prétoria, le 25 mai 2017.
Le neveu de Ahmed Timol, Imtiaz Cajee, tient la photo de son oncle, à Prétoria, le 25 mai 2017.

La police sud-africaine a ouvert une enquête pour le meurtre d'un militant anti-apartheid mort en 1971 en garde à vue, Ahmed Timol, qui avait été initialement été classé en suicide.

Le 27 octobre 1971, cet enseignant communiste de 29 ans avait été déclaré mort après s'être, selon la police de l'époque, jeté du 10e étage du quartier général de la police à Johannesburg, célèbre pour abriter des interrogatoires musclés.

Mais quarante-six ans plus tard, la justice a requalifié ce suicide en meurtre, à la lumière de nouveaux témoignages et preuves, une première dans l'histoire de l'Afrique du Sud.

Elle a aussi recommandé au parquet de poursuivre Joao Rodrigues, le dernier policier à avoir officiellement vu Ahmed Timol vivant. Devant le tribunal de Pretoria en août, Joao Rrodigues avait maintenu que le jeune homme s'était suicidé.

"Au regard des conclusions" de la justice, le parquet sud-africain "a ordonné" à la police "d'ouvrir" le dossier Timol, a annoncé le bureau du procureur de la République dans une lettre adressée à la famille Timol et rendue publique mardi soir.

"Une enquête a débuté", a confirmé mercredi à l'AFP Hangwani Mulaudzi, porte-parole de l'unité d'élite de la police sud-africaine.

L'enquête pour meurtre pourrait être terminée d'ici la fin de l'année, a-t-il précisé. Il reviendra alors au parquet d'engager des poursuites ou non.

"La roue de la justice tourne", s'est félicitée la famille d'Ahmed Timol dans un communiqué.

L'affaire Timol a replongé l'Afrique du Sud dans la brutalité du régime raciste de l'apartheid, qui a officiellement pris fin en 1994. Entre 1963 et 1990, 73 personnes sont mortes en garde à vue et jamais à ce jour, aucun policier n'a été tenu responsable.

Avec AFP

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