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Esclavage en Libye: "tout le monde savait", dénoncent ONG et analystes


Un homme brandit une affiche mentionnant "Non non à l'esclavage" au cours d'une marche contre "l'esclavage en Libye", Paris, 18 novembre 2017.
Un homme brandit une affiche mentionnant "Non non à l'esclavage" au cours d'une marche contre "l'esclavage en Libye", Paris, 18 novembre 2017.

Dénoncés aujourd'hui à hauts cris par les dirigeants occidentaux et africains, les viols, les tortures et l'esclavage de milliers de migrants africains en Libye étaient pourtant connus de longue date, soulignent ONG et analystes qui tirent la sonnette d'alarme depuis des mois.

Les images furtives d'une vente aux enchères nocturne de jeunes Africains dans la région de Tripoli, filmées en caméra cachée et diffusées le 14 novembre sur CNN, ont suscité une onde de choc, en se propageant comme une traînée de poudre sur les réseaux sociaux.

Face au tollé, le secrétaire général de l'ONU, Antonio Guterres, s'est dit "horrifié", le président de l'Union africaine Alpha Condé "indigné", l'Union européenne "révoltée" et la France a réclamé une réunion "expresse" du conseil de sécurité de l'ONU.

"Hypocrisie", car "à part le citoyen lambda, tout le monde savait, les gouvernants, les organisations internationales, les leaders politiques", assène le Sénégalais Hamidou Anne, analyste du think tank "L'Afrique des idées".

"Les prises d'otages, les violences, la torture, les viols, sont monnaie courante en Libye, et l'esclavage, on en parle depuis longtemps", renchérit Alioune Tine, directeur Afrique de l'ouest et du centre d'Amnesty international basé à Dakar.

En plein chaos depuis la chute en 2011 du régime de Mouammar Kadhafi, la Libye est la plaque tournante du transit des migrants d'Afrique subsaharienne cherchant à gagner l'Europe.

Soucieuse de contrôler ce flux migratoire, l'UE peine à trouver des solutions pour ces candidats à l'exil, à la merci des passeurs et trafiquants, un calvaire dont beaucoup ont témoigné dans les médias.

"En Libye, les noirs n'ont aucun droit", avait confié en septembre à l'AFP Karamo Keita, un jeune Gambien de 27 ans, rapatrié dans son pays. "Nous avons été emmenés dans plusieurs fermes où notre geôlier libyen nous vendait comme esclaves".
Avec AFP

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