"Nous sommes contraints à une répétition des élections", a dit Pedro Sanchez après avoir été reçu par le roi Felipe VI à qui il a fait savoir qu'il ne disposait pas de soutiens suffisants pour être investi, en rendant responsable, principalement Podemos.
Les législatives du 20 décembre avaient laissé un parlement fragmenté, sans majorité Claire.
Le PSOE accepterait l'accord qui prévoit des mesures d'urgence sociale, de lutte contre la corruption ou de "régénération démocratique", en échange de la formation d'un gouvernement dirigé par le PSOE et des personnalités "indépendantes", a expliqué M. Hernando.
Podemos a jugé l'initiative de Compromis "intéressante", mais assuré sur son compte Twitter qu'il n'était pas favorable à un "gouvernement du PSOE en minorité", sans cependant préciser s'il acceptait de discuter sur cette base.
Compromis, un parti de la région de Valence, sur la côte méditerranéenne, propose la formation d'un gouvernement de coalition composé de partis de gauche: les socialistes, Podemos (gauche radicale) et Izquierda unida (Gauche unie, écolo-communiste) notamment.
M. Hernando a assuré que son parti acceptait d'emblée 27 des 30 points de la proposition de Compromis et qu'ils étaient compatibles avec l'accord qu'il a déjà passé avec le parti libéral Ciudadanos, dont les autres partis de gauche ne veulent pas.
"Nous voulons faire tous les efforts et être le plus souples possible", a-t-il assure.
"Nous pouvons encore éviter la répétition d'élections, c'est que ce souhaitent la plupart des citoyens, qui estiment que cette éventualité serait un grand échec".
Ciudadanos a cependant rejeté d'emblée la proposition, "un document de trois pages, pour gouverner pendant quatre ans entre six partis différents", a résumé son chef Albert Rivera. "Nous sommes condamnés à de nouvelles élections", a-t-il ajouté.
- Dernière tentative -
"Par sens des responsabilités, il fallait une dernière tentative de dernière minute", avait expliqué un peu auparavant le porte-parole de Compromis à la chambre basse, Joan Baldovi, lors d'une conférence de presse à Madrid.
"L'accord a minima", rédigé par ce seul parti dans la nuit, a été présenté au roi Felipe VI mardi matin et transmis aux autres formations de gauche auxquelles il s'adresse.
Une alliance entre le Parti socialiste, qui dispose de 90 sièges, et Podemos et ses alliés 65 sièges, pourrait, avec l'abstention des nationalistes et des indépendantistes, permettre "un gouvernement de changement" et chasser la droite du gouvernement, qu'elle dirige depuis 2011, a expliqué M. Baldovi.
"Nous voulons que le PSOE, Podemos, Compromis et Izquierda unida gouvernent l'Espagne", un gouvernement dirigé par le secrétaire général du Parti socialiste Pedro Sanchez, a bien précisé l'élu, qui n'inclut pas les centristes dans cette coalition.
Les élections du 20 décembre ont débouché sur un Parlement fragmenté entre quatre grands partis: le Parti populaire (conservateur), en tête avec 123 sièges sur 350, suivi du Parti socialiste, de Podemos et de Ciudadanos, qui a 40 députés.
La droite, isolée, n'a pas trouvé d'alliés.
Mais aucun autre parti n'a réussi depuis le 20 décembre à débloquer la situation.
Les socialistes avaient bien noué une alliance avec Ciudadanos, jugé trop libéral par Podemos, qui a refusé de s'y associer. En termes de sièges ils pourraient cependant gouverner avec le soutien de Podemos et des formations nationalists.
"Cela ne dépend plus de nous", a encore expliqué Joan Baldovi, mais "ce que nous entendons dans la rue c'est qu'il serait préférable qu'au minimum nous tentions d'y arriver jusqu'à la dernière minute".
"Le pourcentage de chances d'un accord est très faible", a-t-il toutefois admis.
Les partis ont en théorie jusqu'au 2 mai pour investir un candidat à la presidence du gouvernement après quoi des élections devront être automatiquement organisées, pour le 26 juin.
Les derniers sondages indiquent cependant que les résultats ne changeraient pas fondamentalement la répartition des forces actuelles.
Avec AFP