Une équipe de chercheurs internationaux, sous la direction du professeur Michael Farzan du Scripps Research Institute en Californie, a développé une substance qui a pu protéger des singes du VIH, le virus qui cause le sida, pendant huit mois. Ce composé, surnommé eCD4-Ig, offre une très forte protection contre le VIH.
« C’est une protéine qui empêche le virus du VIH de se fixer aux cellules hautes, les cellules qui sont affectées naturellement par le virus, qui sont des cellules du système immunitaire », affirme le Dr Hugo Mouquet de l’Institut Pasteur en France, qui a participé aux travaux.
Dans une interview avec la Voix de l’Amérique (VOA), le Dr Mouquet a expliqué que l’équipe de M. Farzan a « créé une protéine mime, qui mime en réalité … les serrures qui sont sur les cellules du système immunitaire humain qui sont infectées par le virus ». Ce virus utilise – en métaphore - des « clés » à la surface de ces particules pour entrer sur les cellules du système immunitaire. « Et ce qu’ont fait les auteurs, c’est tout simplement de faire des mimes de ces serrures pour couvrir le virus et empêcher l’infection des cellules ».
Le composé eCD4-Ig semble protéger contre plusieurs variantes du VIH. « Nous savons très bien qu’il y a une multitude de différentes variantes du virus » a poursuivi le Dr Mouquet. « Il y en a des centaines au niveau mondial dans la population infectée. Il y a un gros problème actuellement pour le traitement potentiel contre l’infection ou le développement de vaccins, c’est la variété de différents virus du sida ».
D’où l’intérêt suscité par la molécule eCD4-Ig, puisque cette protéine est capable d’empêcher l’infection par ces différents variants. Elles « est capable de neutraliser, à priori, 100% des différents sérovirus qui ont été testés dans cette étude », ajoute le Dr Mouquet.
Si le composé s’est révélé prometteur lors d’un premier essai chez les singes, les protégeant contre le VIH jusqu’à 34 semaines, il s’agit maintenant de lancer une étude chez les êtres humains. Non seulement pour voir si l’eCD4-Ig peut provoquer une réaction immunitaire similaire chez eux, mais pour déterminer si le traitement peut être toléré.