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Essais de missiles balistiques de l'Iran : Washington "agira" s'ils sont avérés


Photo publiée par le ministère de la Défense iranien le 11 octobre 2015, censée montrer le lancement d'un missile Emad.
Photo publiée par le ministère de la Défense iranien le 11 octobre 2015, censée montrer le lancement d'un missile Emad.

Washington regrette que Téhéran "n'ait pas changé de direction" après l'accord sur son programme nucléaire.

L'Iran a procédé à plusieurs nouveaux essais de missiles balistiques à titre "dissuasif", des tests qui, s'ils sont avérés, ne resteront pas sans réaction de Washington qui regrette que Téhéran "n'ait pas changé de direction" après l'accord sur son programme nucléaire.

Ces tirs, effectués dans le cadre de manoeuvres militaires en cours depuis plusieurs jours, sont destinés à montrer que l'Iran est prêt à "affronter toute menace contre la révolution, le régime et son intégrité territoriale", selon l'agence de presse officielle Irna et le site des Gardiens de la révolution, l'armée d'élite iranienne qui les a menés.

En visite en Israël, le vice-président américain Joe Biden a assuré que, concernant "les activités conventionnelles" de l'Iran "en dehors de l'accord (...) nous agirons et nous sommes déjà en train d'essayer d'agir à chaque fois que nous les constatons".

M. Biden, qui s'exprimait au côté du Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu, l'un des plus ardents détracteurs de l'accord nucléaire, s'est employé à le rassurer.

"Nous sommes unis dans l'idée qu'un Iran doté de l'arme nucléaire représente une menace absolument inacceptable pour Israël, la région et les Etats-Unis. Je veux redire ici - parce que je sais que les gens en doutent - que nous agirons s'ils violent l'accord", a-t-il dit.

Plusieurs tirs de missiles guidés de courte, moyenne et longue portée (de 300 à 2.000 km) ont été tirés en différents endroits du territoire iranien, la plupart à partir de bases souterraines, les derniers datant de mardi et mercredi.

Après deux nouveaux tirs de missiles longue portée mercredi, le général Amir Ali Hajizadeh, commandant de la division aérospatiale des Gardiens de la révolution, a affirmé qu'ils pouvaient "frapper nos ennemis lointains", en particulier "le régime sioniste" d'Israël.

Selon les agences de presse Fars et Tasnim, proches des Gardiens, des missiles portaient l'inscription suivante: "Israël doit être effacé de la surface de la terre".

Le général Hossein Salami, numéro deux des Gardiens, a précisé que "des missiles de précision Qadr H et Qadr F de longue portée" avaient été tirés mercredi sur les côtes sud-est de l'Iran à partir de la chaîne de montagnes d'Alborz (nord).

Washington avait annoncé le 17 janvier de nouvelles sanctions liées au programme de missiles balistiques de l'Iran. Il s'agit de sanctions unilatérales séparées de celles, internationales, liées à son programme nucléaire et dont une grande partie a été levée avec l'entrée en vigueur mi-janvier de l'accord entre l'Iran et les grandes puissances, dont les Etats-Unis.

"Plus nos ennemis augmentent les sanctions plus intense sera la réaction des Gardiens", a prévenu le général Amir Ali Hajizadeh.

"Manque d'espace pour stocker nos missiles"

La télévision iranienne a montré à plusieurs reprises les images de bases souterraines abritant des missiles. Début janvier, elle a notamment diffusé celles de missiles d'une portée de 1.700 kilomètres. "Nous manquons d'espace pour stocker nos missiles", avait alors affirmé le général Salami.

En octobre, l'Iran a effectué au moins un essai réussi de ce type de missile, un tir qui selon des experts de l'ONU violait une résolution de 2010 interdisant l'utilisation par Téhéran de missiles balistiques de peur qu'ils ne soient dotés d'une tête nucléaire.

L'Iran a toujours nié chercher à se doter de l'arme nucléaire et affirme que ses missiles ne sont pas conçus pour supporter une telle bombe.

Mais les États-Unis et des Etats de la région --dont les monarchies arabes du Golfe et Israël-- "sont préoccupés" par les capacités de l'Iran en matière de missiles balistiques, a déclaré le général Lloyd Austin, le chef du Centcom (commandement des forces américaines au Moyen-Orient) devant la commission des forces armées du Sénat.

"L'Iran reste aujourd'hui un facteur de déstabilisation significatif" au Moyen-Orient, a-t-il estimé.

Le département d'État américain a de son côté affirmé que Washington saisirait l'ONU si les essais de missiles étaient avérés. Mais son porte-parole, John Kirby, a rappelé que ces tests "n'étaient pas une violation" de l'accord sur le nucléaire.

Selon le général Austin, "il y a un certain nombre de choses qui me font penser personnellement que l'Iran n'a pas encore changé de direction" pour adopter un comportement "plus responsable".

AFP

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