Le gouverneur Saad Adam Babiker, cité par Suna, a affirmé que l'état d'urgence avait été décrété tard dimanche soir parce que "les deux parties du conflit ont tiré à balles réelles sur la commission de réconciliation qui tentait de résoudre le conflit".
Le conflit a éclaté la semaine dernière entre les tribus arabes des Misseriya et des Aoulad Rached, dans des villages proches de Zalingei, chef-lieu du Darfour-Centre, dans l'ouest du Soudan. Un dignitaire tribal des Misseriya a expliqué qu'il était parti d'un vol de mobylette.
Les combats, qui ont fait au moins 24 morts selon l'agence Suna, se poursuivent malgré l'état d'urgence. "Des maisons ont été incendiées et la situation est toujours hors de contrôle malgré l'envoi de troupes gouvernementales", ajoute un dignitaire des Aoulad Rached.
Depuis le putsch du chef de l'armée, le général Abdel Fattah al-Burhane, en octobre 2021, les conflits tribaux ont explosé en raison du vide sécuritaire créé par le coup d'Etat d'après des experts. Ils ont tué cette année plus de 800 personnes et déplacé plus de 265.000, selon l'ONU.
Une guerre déclenchée en 2003 au Darfour entre le régime à majorité arabe d'Omar el-Béchir et des rebelles issus de minorités ethniques dénonçant des discriminations, a fait au moins 300.000 morts et 2,5 millions de déplacés, essentiellement durant les premières années du conflit selon l'ONU. M. Béchir, aujourd'hui en prison, a été déchu en 2019 sous la pression de la rue et de l'armée.
Le Darfour reste régulièrement secoué par des violences, notamment entre tribus rivales. Elles sont entre autres provoquées par des disputes territoriales, des difficultés d'accès à l'eau.