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Etat d'urgence en Crimée après la coupure de l'électricité venant d'Ukraine


Des ambulances à l'hôpital de Sebastopol, en Crimée, le 22 novembre 2015. (REUTERS/Reuters TV)
Des ambulances à l'hôpital de Sebastopol, en Crimée, le 22 novembre 2015. (REUTERS/Reuters TV)

Après le sabotage des lignes à haute tension acheminant l'électricité de l'Ukraine vers la Crimée, ce petit territoire récemment rattaché à la Russie a instauré d'état d'urgence dimanche.

Les autorités de la république de Crimée ont instauré dimanche 22 novembre l'état d'urgence après la coupure totale de l'électricité venant d'Ukraine, due selon des sources ukrainiennes et russes au sabotage des lignes à haute tension.

La responsabilité de ces sabotages n'a pas été déterminée ont précisé les sources ukrainiennes et russes.

"Le 22 novembre à 00 h 25 (21 h 25 GMT samedi, NDLR) est intervenue une coupure de l'électricité arrivant en Crimée depuis l'Ukraine", a annoncé dans un communiqué la branche criméenne du ministère russe des Situations d'urgence.

"Par décision de la direction de la république de Crimée, un état d'urgence a été instauré dans la péninsule", a déclaré le ministère.

La péninsule de Crimée, auparavant république autonome et russophone de l'Ukraine, a été rattachée à la Fédération de Russie en mars 2014, après un référendum organisé en Crimée à la suite du renversement à Kiev du président prorusse Viktor Ianoukovitch. Les Occidentaux considèrent le référendum comme illégal et ne reconnaissent pas ce rattachement.

Quelque 1,9 million de personnes touchées

A la suite de cette coupure de l'électricité, "les générateurs de la république de Crimée ont été mis en marche. A 01h20, les villes de Simferopol, Yalta, Théodosie et Eupatoria sont partiellement connectées", a indiqué le ministère des Situations d'urgence. La coupure d'électricité touche 1,9 million de personnes.

Les hôpitaux et d'autres établissements sensibles sont alimentés par des générateurs, a précisé le ministère.

Dans la ville portuaire de Sébastopol, l'électricité a été complètement coupée à 2 h du matin (heures locales, NDLR), a constaté un journaliste de l'AFP.

Le réseau Internet est à l'arrêt et l'approvisionnement en eau est coupé dans certains immeubles mais le réseau téléphonique fonctionnait dimanche matin.

Selon l'agence de presse russe TASS, l'électricité en provenance d'Ukraine alimente normalement la péninsule de Crimée par quatre lignes à haute tension.

La Crimée dépend toujours de l'Ukraine pour l'électricité

Deux de ces lignes ont été sabotées dans la nuit de jeudi à vendredi, selon l'agence de presse ukrainienne UNIAN. La Crimée dépend toujours de l'Ukraine pour ses approvisionnements en électricité.

Le premier vice-Premier ministre de la république de Crimée, Mikhaïl Cheremet, cité par l'agence TASS, a déclaré que la péninsule ne pouvait fournir elle-même que la moitié de ses besoins en électricité. Elle "s'auto-suffit à hauteur de 30,%", explique-t-il.

La compagnie énergétique d'Etat ukrainienne, Ukrenergo, a publié des photos d'un pylône électrique abattu et d'un autre endommagé. Selon elle, la nature des dégâts évoque un sabotage avec un possible "usage d'engins explosifs".

Selon l'agence russe RIA Novosti, ce sabotage a eu lieu dans la région de Kherson, au nord de la Crimée, en territoire ukrainien. Des Tatars de Crimée, minorité musulmane majoritairement opposée à l'annexion russe, auraient organisé une manifestation dans cette région samedi soir pour réclamer un blocus de la Crimée, rapporte également RIA Novosti.

Les deux lignes à haute tension restantes semblent avoir été elles aussi mises hors service par une explosion dans la nuit de samedi à dimanche.

"Les pylônes viennent d'être détruits !!!", a écrit sur Facebook dans les premières heures de dimanche un responsable du ministère ukrainien de l'Intérieur, Ilia Kiva.

L'hiver dernier, la Crimée a également connu plusieurs coupures totales de courant dues à des problèmes techniques selon les autorités russes mais que certains attribuent à des sabotages délibérés.

Avec AFP

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