"Le fait de priver automatiquement de leur liberté tous les demandeurs d'asile serait une violation claire des obligations de la Hongrie" au titre de cette Convention, a déclaré le commissaire aux droits de l'homme de l'organisation paneuropéenne, Nils Muiznieks, dans un message publié sur son site internet.
Le juriste letton s'est dit "très inquiet" de l'adoption de cette loi, laquelle est "susceptible d'exacerber la situation déjà très problématique des demandeurs d'asile en Hongrie".
Selon la jurisprudence de la Cour européenne des droits de l'homme (CEDH), "placer en détention une personne dans le but de lui refuser l'entrée sur le territoire ou de la renvoyer (dans son pays d'origine) doit être une mesure de dernier recours, uniquement si des alternatives moins coercitives ne peuvent être utilisées", a rappelé M. Muiznieks.
La loi adoptée mardi à Budapest s'appliquera tant aux nouveaux venus qu'aux demandeurs d'asile déjà hébergés dans le pays, au nombre de 586 en février. Les migrants seront placés dans des "zones de transit" aux frontières serbe et croate, où il seront détenus dans l'attente d'une décision définitive concernant leur demande d'asile. Il leur sera possible de quitter les lieux s'ils retournent dans le pays par lequel ils sont arrivés.
Le Haut commissariat de l'ONU aux réfugiés (HCR) s'était dit mardi "profondément préoccupé" par l'adoption de cette nouvelle législation, qui selon lui "viole les obligations de la Hongrie vis-à-vis des lois internationales et européennes".
Le Comité d'Helsinki Hongrie a également vivement critiqué la nouvelle loi, jugeant que "la Hongrie parachève sa politique consistant à ignorer totalement ses obligations selon le droit européen et international et à piétiner les droits des demandeurs d'asile".