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Exclusif VOA Afrique : Ahmad affirme que "la révolution est en marche à la CAF"


Le président de la Confédération africaine de football, Ahmad Ahmad, à Addis Abeba, Ethiopie, 16 mars 2017.
Le président de la Confédération africaine de football, Ahmad Ahmad, à Addis Abeba, Ethiopie, 16 mars 2017.

Neuf mois après son élection à la tête de la Confédération africaine de football (CAF), le Malgache Ahmad dresse un premier bilan de son action. Gouvernance, attribution de la CAN, contrat avec Lagardère, etc. le président de la CAF répond à tous les sujets qui passionnent les amoureux du ballon rond en Afrique. Entretien.

Comment jugez-vous votre action à la tête de la CAF ?

Ahmad : "J’estime que la révolution est en marche. Nous avons tenu notre promesse d’apporter le changement au niveau de la structure et des règles de la CAF. On avance puisqu’on a déjà voté la réforme des statuts et celle de la gouvernance. Le secrétaire général et ses deux adjoints viennent aussi d’être nommés."

Quel est l’état financier de la CAF ?

Ahmad : "Nous avons un budget de 100 millions de dollars. Avec les contrats qui ont été signés avant mon arrivée, nous n’avons pas les mains libres. Nous explorons les possibilités pour créer d’autres sources de financements."

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Où en est la renégociation du contrat signé avec Lagardère pour les droits TV et marketing ?

Ahmad : "On remercie déjà Lagardère d’avoir accepté de rediscuter. Nous sommes en discussions actuellement, de renégociation si on peut dire. Il y a des réunions stratégiques et de bonne volonté de part et d’autre. Nous souhaitons pouvoir ouvrir la CAF à d’autres partenaires qui désirent accompagner le football africain."

Un mot sur le nouveau secrétaire général de la CAF, Amr Fahmy

Ahmad : "Pas sur lui mais sur l'équipe puisque je peux dire que nous avons nommés trois secrétaires généraux : lui, le titulaire, et ses deux adjoints Essadik Alaoui (finances) et Anthony Baffoe (développement). Ces trois-là travaillent beaucoup."

Amr Fahmy (Twitter/CAF)
Amr Fahmy (Twitter/CAF)

Que répondez-vous à ceux qui critiquent la nomination d'Amr Fahmy, dont le père et le grand-père ont occupé le même poste de secrétaire général ?

Ahmad : "Ce n’est pas un handicap d’être le fils de quelqu’un, c’est même avantage. Il a vécu dans ce milieu et suivi plus de formations que ceux qui étaient là avant lui dans sa famille. Cela lui donne une prédisposition par rapport aux autres et il est en avance. C’est vrai qu’il est jeune mais je veux donner la confiance aux jeunes."

Sur VOA Afrique, Geremi Njitap, vice-président de la FIFPro, disait attendre beaucoup de la CAF pour lutter contre la précarité des footballeurs africains. Que comptez-vous faire ?

Ahmad : "Nous sommes ouverts à tout projet qui puisse régler ce problème récurrent et nous attendons que la FIFPro nous fassent des propositions. La grande question ici c’est la professionnalisation du football africain. Il y a aujourd’hui des fédérations qui n’ont pas de professionnalisme au niveau des clubs. Des joueurs sont payés d’un montant dérisoire. C’est un début. Il y a certains pays où le football est soutenu par le gouvernement, qui donne des moyens. Il y a aussi des compagnies privées qui accompagnent fédérations. Mais ce n’est pas la norme en Afrique."

Peut-on imaginer un système contraignant où les clubs devraient payer les joueurs à temps ?

Ahmad : "C’est un processus. La faute ne vient pas forcément que des dirigeants de clubs, il faut voir aussi la réalité économique des pays."

Le président de la Confédération africaine de football Ahmad lors de sa visite à Abidjan, le 19 décembre 2017
Le président de la Confédération africaine de football Ahmad lors de sa visite à Abidjan, le 19 décembre 2017

Qu'attendez-vous du CHAN 2018 ?

Ahmad : "Ce CHAN 2018 montre la forte implication du pays organisateur, le Maroc. La finale retour de la Ligue des champions remportée par le WAC Casablanca est un modèle de réussite que nous souhaitons reproduire."

Etes-vous favorable à une finale en un seul match pour cette ligue africaine des champions ?

Ahmad : "Avec la situation actuelle en Afrique, c’est encore difficile de se hasarder à organiser un seul match délocalisé pour la finale, comme en Europe. Quand une équipe du pays hôte ne joue pas, le stade n’est pas plein. Il doit y avoir d’autres démarches à faire avant peut être d’y parvenir. La finale en deux manches nous convient parfaitement. Il n’y a aucune raison de la changer pour le moment."

La Confédération africaine de football a donné 500.000 dollars à chacune des cinq équipes du continent qualifiées pour le Mondial 2018.

Ahmad : "En Afrique, on dit que c’est le geste qui compte, pas la valeur. Il faut faire sentir à ces nations qui représentent le continent que nous sommes tous là pour les accompagner. Nous avons aussi mis en place une commission qui va travailler avec les présidents des fédérations des pays qualifiés pour voir comment on peut les aider. On souhaite qu’une équipe africaine arrive le plus loin possible dans la compétition. Même si je n’aime pas les pronostics, on peut légitimement espérer que deux équipes africaines atteignent les 8e de finale."

Vous étiez cette semaine à Abidjan. Etes-vous satisfait de la préparation de la CAN 2021 dans ce pays ?

Ahmad : "Je suis parti rencontrer le chef de l’Etat ivoirien pour partager notre vision pour le développement africain. Alassane Ouattara s’est engagé dès le début pour cette CAN. C’est le premier pays qui a mis en place son comité d’organisation. Cela nous impressionne et nous sommes sensibles à ce genre de geste de la part de la plus haute autorité du pays."

Pour la CAN 2019 au Cameroun, est-ce plus compliqué ?

Ahmad : "La position de la CAF est claire. Il y a un cahier des charges précis à respecter pour cette compétition à 24 équipes qui se déroulera en juin, avec flexibilité au regard de la situation météorologique. Nous ne voulons pas d’intervention des politiciens lors des visites d’inspection sur les sites. Tout doit être transparent. La décision finale pour le Cameroun sera rendue au plus tard neuf mois avant le début de la compétition. "

Est-ce que le candidat Ahmad d’il y a neuf mois serait satisfait des actions menées par le président Ahmad ?

Ahmad : "Dans ma culture, on dit qu’on ne peut pas se juger. Seuls les autres peuvent juger notre action. Ce qui m’importe, c’est qu’on a pu mobiliser tous les acteurs du football africain. Au sein même du comité exécutif de la CAF, on a pu mettre en place des débats. Tout le monde est libre de parler maintenant. Ce sont les meilleures idées qui sont retenues. C’est le rôle du président d’écouter ses membres et prendre les décisions ensemble. Je travaille beaucoup et je ne me repose pas pour tout donner au football africain."

Cela vous agace-t-il qu’on continue à vous appeler Ahmad Ahmad au lieu d’Ahmad tout court, votre seul et unique nom ?

Ahmad : "Il n’y a pas de mal à cela mais mon seul et unique nom vous avez raison c’est Ahmad. Il y a beaucoup de gens qui n’ont qu’un seul nom à Madagascar ou dans d’autres pays. Les systèmes informatiques actuels sont tels aujourd’hui, notamment pour voyager, qu’il faut toujours un nom et un prénom, d’où le doublon."

Interview à retrouver en intégralité dans l'émission Sporama, le 25 décembre 2017 à 19h05 TU sur VOA Afrique

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