De nombreuses entreprises internationales ont quitté la Russie en 2022 et 2023, vendant leurs actifs à des prix souvent symboliques ou inférieurs à leur valeur réelle.
Cette vague de désinvestissements, qui s'inscrit dans le contexte de la guerre en Ukraine et des sanctions internationales, soulève des inquiétudes quant à l'appropriation d'actifs précieux par des intérêts russes à des prix avantageux.
Dans l'industrie automobile, Continental a vendu son usine de pneus à S8 Capital, Renault a cédé sa participation majoritaire dans Avtovaz à l'État russe. Volkswagen a vendu son usine de Kaluga et ses filiales locales.
Dans les banques et assurances , Société Générale a vendu sa banque Rosbank à Interros Capital.
Dans les énergie, Shell a vendu ses activités de vente au détail et de lubrifiants à Lukoil.
En Alimentation et boissons, AB InBev a vendu sa participation dans la coentreprise AB InBev Efes, alors qu'Heineken a vendu ses activités au groupe Arnest pour un euro symbolique.
En Foresterie et emballage, International Paper a vendu sa participation de 50 % dans une coentreprise à des actionnaires russes. Mondi a vendu trois activités de transformation d'emballages au groupe Gotek et son usine en Russie à Sezar Invest. Huhtamaki a vendu ses activités russes pour 151 millions d'euros. Stora Enso a vendu trois usines d'emballage en carton ondulé à la direction locale.
En Restaurants et commerces, Amrest a vendu son activité KFC en Russie à Smart Service. Le groupe Gazprombank a acheté 14 centres commerciaux MEGA à une unité d'IKEA Ingka Group. Inditex a vendu ses activités russes à un acheteur basé aux Émirats arabes unis. McDonald's a vendu ses activités en Russie pour 1,28 milliard de dollars.
Concernant les entreprises qui sont actives dans le tabac, British American Tobacco a vendu ses activités russes et biélorusses à un consortium dirigé par des membres de son équipe de direction locale. Imperial Brands a transféré ses activités russes à des investisseurs basés en Russie.
Par ailleurs, Polymetal International a vendu ses activités russes à un mineur d'or sibérien. Veon a finalisé sa sortie de Russie en vendant son activité russe Vimpelcom à des membres de l'équipe de direction. Xerox Holdings a vendu ses activités en Russie à une direction locale. Yandex NV a vendu ses actifs russes à un consortium d'investisseurs russes.
Si ces cessions permettent aux entreprises de se désengager du marché russe et de limiter leurs pertes, elles soulèvent des questions éthiques et économiques. La vente d'actifs à des prix bradés pourrait en effet profiter à des oligarques russes proches du régime de Poutine et fragiliser l'économie russe à long terme.
L'ampleur de cet exode des entreprises et les conditions de ces cessions font craindre un pillage des actifs étrangers en Russie. Il est important de suivre attentivement cette situation et de veiller à ce que les droits des entreprises et des investisseurs étrangers soient respectés.
En conclusion, l'exode des entreprises de Russie est un phénomène complexe aux implications économiques et géopolitiques importantes. Il est crucial de continuer à analyser et à documenter cette situation afin de mieux comprendre ses impacts et ses conséquences à long terme.
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