Le gouvernement a plusieurs fois menacé de licenciements les docteurs et obtenu que leurs représentants syndicaux soient incarcérés pendant deux jours en février, pour tenter de les convaincre de reprendre leur travail dans les hôpitaux publics. En vain jusqu'à présent.
Peter Munya, le président du Conseil des gouverneurs, qui rassemble les gouverneurs des 47 comtés du Kenya, a donc indiqué mercredi que le gouvernement "travaillait sur des mesures alternatives pour ramener le secteur de la Santé où il était (avant la grève) en cherchant des services où ils sont disponibles, sur le continent ou en dehors".
"Nous avons décidé que les docteurs qui n'ont pas repris le travail doivent se considérer comme étant licenciés", a-t-il ajouté.
Furieux, le président kényan Uhuru Kenyatta s'en était violemment pris mardi aux quelque 5.000 médecins des hôpitaux publics, qui observent une grève depuis le 5 décembre pour réclamer une hausse de leurs salaires et de meilleures conditions de travail, les accusant de recourir au "chantage".
"Nous ne céderons pas devant les menaces et les intimidations", avait-il déclaré. "Est-ce que ces docteurs pensent que nous sommes si stupides? Nous vous avons offert de meilleurs salaires que ceux des hôpitaux privés".
Les médecins ont fait valoir que leur revendication principale - une multiplication de leur salaire par trois - figurait dans un accord de négociation collective signé en 2013, mais qui n'a jamais été appliqué.
Ils ont rejeté mardi une proposition d'augmenter de 50% leur salaire. Le gouvernement proposait jusque là une hausse de 40%.
Les grévistes, qui dénoncent également la corruption endémique dans pays, bénéficient du soutien de nombreux Kényans. Outre leurs revendications salariales, ils réclament des moyens supplémentaires pour les hôpitaux publics.
Le quotidien The Standard soulignait récemment qu'un député gagne trois fois plus d'argent (plus de 10.000 euros mensuels) que les médecins les mieux payés du pays.
A l'approche des élections prévues en août, la grève des médecins est un dossier épineux et potentiellement dommageable pour M. Kenyatta, qui briguera un deuxième mandat.
Avec AFP