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63 familles hutu empêchées de quitter Goma vers l’Ituri  


Des familles de l'ethnie Hutu campent devant le bureau du G/ouverneur du Nord-Kivu, à Goma, 19 mai 2017. (VOA Charly Kasereka)
Des familles de l'ethnie Hutu campent devant le bureau du G/ouverneur du Nord-Kivu, à Goma, 19 mai 2017. (VOA Charly Kasereka)

Ces familles ont campé pendant trois jours à Goma devant le bureau du gouverneur du Nord-Kivu, demandant à être nouveau autorisées d’aller et venir librement dans la province voisine d’Ituri dans le nord-est de la RDC.

Depuis l’année passée, l’assemblée provinciale avait suspendu par mesure de sécurité le mouvement de ces personnes vers la région de Beni.

Des familles de l'ethnie Hutu brandissent des affiches exigeant l’autorisant d’exode vers l’Ituri devant le bureau du Gouverneur du Nord-Kivu, à Goma, 19 mai 2017. (Charly Kasereka)
Des familles de l'ethnie Hutu brandissent des affiches exigeant l’autorisant d’exode vers l’Ituri devant le bureau du Gouverneur du Nord-Kivu, à Goma, 19 mai 2017. (Charly Kasereka)

La mesure visait à éviter que les Hutu soient confondus avec les combattants de la rébellion des ADF pointés du doigt, selon l’ONU, dans le massacre de plus de 800 civile dans la région de Beni.

Sur ce, le gouverneur du Nord-Kivu vient de décider l’identification de cette masse de personnes avant tout mouvement qui risquerait de créer une confusion avec plus de 199.000 réfugiés rwandais vivant toujours dans la province du Nord-Kivu.

La police a déguerpi par force les 63 familles, hommes, femmes avec des enfants, tous de l’ethnie Hutu, qui ont campé pendant trois jours devant le bureau du gouverneur.

Ces personnes demandent l’annulation de la mesure de l’assemblée provinciale du Nord-Kivu suspendant le mouvement de population de l’ethnie hutu vers Beni depuis avril de l’année passée.

Patrick Bazimazike, l’un des responsables du groupe affirme que ces personnes proviendraient du territoire de Masisi et voudraient se diriger vers la province de l’Ituri où elles espèrent trouver des terres arables.

"Aucune famille ne peut se déplacer, s’il n’y a aucun membre qui l’a précédée pour préparer leur arrivée. Donc les terres sont déjà acquises, ils sont entrain de rejoindre les autres qui sont déjà là-bas et qui font actuellement la récolte par ce qu’il y a pénurie des terres dans le territoire de Masisi. Nous comptons sur la bonne volonté de l’autorité car elle est capable de faire arriver toutes ces famille à destination", déclare M. Bazimazike.

Le gouverneur du Nord-Kivu, Julien Paluku, dans son bureau à Goma, 20 mai 2017. (VOA/Charly Kasereka)
Le gouverneur du Nord-Kivu, Julien Paluku, dans son bureau à Goma, 20 mai 2017. (VOA/Charly Kasereka)

Le gouverneur de province, Julien Paluku, veut mettre au clair la situation. Il vient de décider la mise en place d’une commission mixte qui se chargera de l’identification et de la découverte des villages dépeuplés ce derniers mois par cette population.

Le gouverneur s’interroge aussi sur le 199.000 réfugiés rwandais vivant toujours au Nord-Kivu depuis qu’ils ont fui le génocide d’il y a 23 ans au Rwanda.

"Au Nord-Kivu, nous avons 199.000 réfugiés rwandais présents dans la province. L’Etat congolais ne peut-il pas s’interroger sur la confusion qui risque de s’établir entre ces compatriotes qui parlent la même langue que les réfugiés rwandais qui sont présents sur le sol congolais ? Par ce qu’on doit permettre aux gens d’aller, avez-vous déjà vu cinquante, soixante personnes avec enfants d’un coup déménager ! Je dois savoir qui va en Ituri", explique M. Paluku.

Le Nord-Kivu est gangrené par des conflits interethniques alimentés par des groupes armés souvent à connotation ethnique.

D’où, chaque groupe armé dit protéger les membres de sa communauté.

Des hutu brandissent leur revendication devant le bureau du Gouverneur du Nord-Kivu, à Goma, 19 mai 2017. (VOA/Charly Kasereka)
Des hutu brandissent leur revendication devant le bureau du Gouverneur du Nord-Kivu, à Goma, 19 mai 2017. (VOA/Charly Kasereka)

Pour cette raison, le gouverneur met en garde tous les tireurs des ficelles dans ce conflit, qu’ils soient politicien ou civile.

La question de ces personnes jusqu'à ce jour identifiées comme Hutu, suscite des questionnements.

Vingt-quatre députés nationaux de la province d’Ituri ont signé lundi un autre document demandant de bien identifier tous ces immigrés de l’ethnie Hutu.

Reportage de Charly Kasereka à Goma pour VOA Afrique

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