À l'issue d'une enquête, la Commission de la construction du Québec (CCQ) a conclu jeudi qu'aucune demande d'exclure des femmes d'un chantier de construction n'a été formulée par des mosquées de l'arrondissement de Côte-des-Neiges-Notre-Dame-de-Grâce selon Radio Canada.
Cela n'était pas inclus dans un contrat avec un entrepreneur, contrairement à ce qu'a affirmé le réseau TVA plus tôt cette semaine. TVA a d'ailleurs rectifié le tir en soirée.
"Il n’y a aucune indication, aucun témoignage, aucun élément qui nous permettrait d’affirmer que les mosquées sont les instances qui auraient commandé ce genre d’aménagement. D’aucune manière, aucune trace, aucune déclaration des gens rencontrés sont à cet effet-là", a déclaré la PDG de la CCQ, Diane Lemieux toujours selon Radio Canada.
Suite aux déclarations de responsables de deux entreprises de travaux publics à propos de "l'exclusion de trois femmes d'un chantier à proximité d'une mosquée à Montréal, la ministre du Travail Dominique Vien a demandé une vérification de la Commission de la construction du Québec (CCQ)", selon le ministère.
Dans un reportage, la chaîne TVA affirmait que le responsable de deux mosquées avait demandé à une entreprise de ne pas faire de travaux le vendredi. Face au refus, les mosquées auraient alors obtenu que les ouvrières soient retirées du chantier le vendredi, ce que dément la communauté musulmane.
Moayed Altalibi, pour la mosquée Ahl-ill Bait, avait démenti mercredi avoir formulé une requête en ce sens aux entrepreneurs.
"Nous avons demandé de pouvoir stationner au moment du déjeuner le vendredi, mais nous n'avons jamais demandé que quiconque soit exclu" du chantier, a assuré Moayed Altalibi.
Depuis plusieurs mois, des tensions se manifestent au Québec entre partisan de la laïcité et des communautés religieuses.
Une loi sur le principe de neutralité de l'Etat adoptée en octobre a été décriée notamment sur le volet de bannir le port du voile intégral dans les administrations et services publics.
Les organisations religieuses demandent des accommodements en se basant sur la charte des libertés du Canada au motif de la liberté de religion.
La justice québécoise a d'ailleurs demandé début décembre au gouvernement de fixer "les lignes directrices" pour valider l'entrée en vigueur de cette loi.
Avec AFP