La plupart des analystes ont convenu que l’ex-présidente de la Commission de l’Union Africaine, Nkosazana Dlamini-Zuma avait réussi à placer l'égalité des genres au cœur de l'agenda de l’organisation.
Mais au sein même de la Commission, on parle de discrimination basée sur le genre, selon des notes internes adressées à l’actuel président, Moussa Faki Mahamat, obtenues par le Mail & Guardian.
Un mémo du 25 janvier 2018, signé par 37 femmes, affirme que des postes importants sont régulièrement refusés à des femmes expérimentées en faveur des hommes, principalement au sein du Département Paix et Sécurité (DPS).
Jusqu'à récemment, ce département, dirigé par le commissaire Smaïl Chergui, était le seul sans aucune femme cheffe de division.
Un autre mémo du 14 février 2018, signé par cinq hauts fonctionnaires, décrit une situation "empoisonnée" et "trop masculine dans les couches supérieures" du département. Cette note accuse M. Chergui d’interférer dans le processus d'entretien et de recrutement.
"Il y a eu une sortie systématique des femmes du plus haut calibre de la commission"; "Cela a été une tendance constante. Chergui s'est débarrassé des femmes âgées. Il les a chassées", selon les témoignages de deux responsables, cités par le journal en ligne.
Selon plusieurs sources, M. Faki prend des mesures pour résoudre les problèmes de recrutement au sein du Département Paix et Sécurité, y compris un gel du recrutement de cadres supérieurs jusqu'à ce que ces plaintes soient traitées. Mais son champ d’action est restreint par la structure de la Commission, dans laquelle le président, le vice-président et les huit commissaires sont élus par les États membres.
L'égalité des genres au sein de l'Union Africaine est un engagement soutenu par le sommet des chefs d'Etat de janvier 2018, qui s’est fixé l’objectif de parité hommes-femmes à tous les niveaux d'ici 2025.