La petite ville américaine de Ferguson a connu mardi soir une deuxième nuit agitée en réaction à l'exonération du policier ayant abattu un jeune Noir, tandis que de nombreuses manifestations de protestation se sont déroulées à travers les Etats-Unis.
"Je suis ici dehors pour soutenir Michael Brown et sa famille et pour voir la justice être rendue!", a lancé Michael Jackson, 48 ans, un habitant des environs de Ferguson (Missouri, centre des Etats-Unis), où Michael Brown a été abattu par un policier blanc le 9 août.
Mardi soir, dans cette petite banlieue de St Louis qui compte 21.000 habitants, 2.200 militaires de la Garde nationale, soit trois fois plus que lundi, étaient déployés pour empêcher incendies et pillages de recommencer.
Devant la station de police, des policiers en tenue anti-émeute, secondés par des gardes nationaux équipés de matraques et de boucliers, ont repoussé une centaine de personnes qui tenaient des pancartes où on lisait: "on ne nous fera pas taire".
La foule s'est repliée vers l'hôtel de ville où une voiture de patrouille a été incendiée et où des policiers ont lancé des gaz lacrymogènes pour disperser les manifestants.
A St Louis, une voiture de police a également été incendiée par des manifestants et les autorités ont déclaré le rassemblement "illégal", menaçant d'arrêter protestataires et journalistes.
Les autorités ont voulu à tout prix éviter une éruption de violences comme lundi soir. Celles-ci ont été fermement condamnées par le président américain Barack Obama.
"Brûler des bâtiments, mettre le feu à des voitures, détruire des biens, mettre des gens en danger: il n'y a aucune excuse pour cela, ce sont des actes criminels", a-t-il déclaré à Chicago (Illinois, nord).
"Il existe des moyens constructifs d'exprimer ses frustrations", a poursuivi le président, reconnaissant qu'il existait au sein de nombreuses communautés le sentiment que "les lois ne sont pas toujours appliquées (...) de façon équitable".
A Cleveland (Ohio, nord), des manifestants ont défilé mardi pour protester contre la mort d'un garçon noir de 12 ans, tué le week-end dernier par un policier alors qu'il manipulait une arme factice.
A New York, plusieurs manifestants ont été interpellés mardi soir. Deux personnes avaient déjà été arrêtées lundi soir.
"La prison pour les policiers meurtriers!", "Nous demandons justice pour Ferguson", "Les mains en l'air, ne tirez pas", "Les vies noires comptent", "Stop aux violences policières", pouvait-on lire sur les pancartes lors des rassemblements à travers tout le pays.
Des centaines de manifestants sont également descendus dans les rues de Boston, Philadephie (est) ou Nashville (sud). CNN dénombrait des rassemblements dans 170 villes américaines.