"Le feu vert a été donné", a indiqué un diplomate sous couvert d'anonymat, au terme d'un long processus d'accord rompu à plusieurs reprises par les Occidentaux qui ont demandé davantage d'informations à Moscou.
Washington, Paris et Londres ont notamment réclamé à leur partenaire russe des mesures renforcées de stockage de ces armes en Centrafrique et de les identifier précisément avec des numéros de série, selon des sources diplomatiques.
La Centrafrique, où des groupes armés continuent de sévir, est visée par un embargo sur les armes depuis 2013. Les dirigeants centrafricains ont demandé il y a quelques mois à la Russie de lui fournir des armes pour des unités en cours de formation par l'Union européenne.
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"Notre seule demande est que la délégation russe fournisse les numéros de série des armes données au Comité chargé de contrôler l'embargo, comme ça on pourra suivre les armes entrant en Centrafrique", avait indiqué cette semaine à l'AFP un responsable américain sous couvert d'anonymat. "C'est une demande raisonnable et qui souligne l'importance de bien prendre en compte ensemble la protection physique, le contrôle et la sécurité des entrepôts, ainsi que la gestion des armes et munitions remises", a-t-il ajouté.
Le mois dernier, la France avait déjà bloqué le processus de notification d'une exemption pour les armes russes, en faisant état de craintes sur le stockage des armes et munitions, selon une source diplomatique. La Russie y avait répondu en promettant une sécurité renforcée pour les entrepôts et en échelonnant ses futures livraisons. Une première livraison est attendue la semaine prochaine, deux autres sont prévues les 1er février et 1er avril.
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Moscou veut équiper deux bataillonstotalisant 1.300 hommes. La Russie entend notamment leur fournir, avec munitions, 900 pistolets Makarov, 5.200 fusils d'assaut AKM, 140 armes de précision, 840 fusils mitrailleurs Kalachnikov, 270 lance-roquettes RPGs et 20 armes anti-aériennes.
La Russie a aussi proposé d'entraîner l'armée centrafricaine à l'utilisation de ces armes, un projet qui doit faire l'objet d'un autre feu vert de l'ONU.
A terme, la force de paix de l'ONU en Centrafrique, qui vient d'être prolongée pour un an, doit être remplacée sur le terrain par les Forces armées centrafricaines (FACA).
La Centrafrique est embourbée dans un conflit depuis le renversement en 2013 du président François Bozizé par une coalition pro-musulmane (l'ex-Séléka), qui a entraîné une contre-offensive de milices pro-chrétiennes autoproclamées d'"autodéfense" (anti-balaka, ou anti-machettes).
Avec AFP