La tournée débute au Paraguay car Asuncion abrite le siège de la Confédération sud-américaine de football (Conmebol), qui fête cette année ses 100 ans, une organisation dirigée depuis deux mois par le Paraguayen Alejandro Dominguez, qui promet de rompre avec les pratiques corrompues du passé.
Aussitôt arrivé, l'ancien secrétaire général de l'UEFA a rencontré Alejandro Dominguez au siège de la Conmebol, où il devait rencontrer les dirigeants du football sud-américains.
Lors du scrutin du 26 février pour prendre le contrôle de la Fifa, Infantino, proche de Michel Platini, a rallié les suffrages des dix présidents des fédérations sud-américaines. Un soutien symbolique, car l'Amérique du Sud pèse cinq fois moins que l'Afrique ou l'Asie en termes de voix.
La Conmebol et la Concacaf (Amérique du nord, centrale et Caraïbes) sont les deux confédérations les plus touchées par le vaste scandale de corruption qui ébranle les instances du football, depuis la vague d'arrestation de mai 2015 à Zurich.
Présidents poursuivis
Les trois derniers présidents de la Conmebol - Nicolas Leoz (1986-2013), Eugenio Figueredo (2013-2014) et Juan Angel Napout (2014-2015) - sont mis en cause dans l'enquête pour corruption de la justice américaine.
Lundi après-midi, M. Infantino devait être reçu par le président du Paraguay, Horacio Cartes, ancien dirigeant de la fédération paraguayenne et président de 2001 à 2012 du club de Libertad d'Asuncion, un des plus importants du pays.
Durant sa présidence, il a rebaptisé le stade de Libertad "Estadio Nicolas Leoz", du nom du dirigeant actuellement en résidence surveillé à Asuncion, dont les Etats-Unis réclament l'extradition.
Figueredo est en prison depuis mai 2015 et son interpellation en Suisse. Il a depuis été extradé en Uruguay, où il est actuellement détenu. Napout est lui en résidence surveillée aux Etats-Unis, après avoir accepté son extradition.
Ils sont soupçonnés d'avoir perçu des pots de vin de la part d'entreprises ayant acheté à la Conmebol les droits de diffusion des grandes compétitions sud-américaines.
Après le Paraguay, le nouveau patron du football mondial s'envolera pour l'Uruguay, la Bolivie et la Colombie.
En mai, il retournera en Amérique latine pour participer au congrès de la Fifa, du 10 au 12 mai à Mexico.
Plutôt que d'assister à Paraguay-Brésil, mardi soir à Asuncion, comptant pour les éliminatoires du Mondial-2018, Infantino sera à Montevideo pour Uruguay-Pérou, marquant le retour devant son public de l'attaquant de Barcelone Luis Suarez, après sa suspension pour morsure pendant le Mondial-2014.
L'Uruguay et l'Argentine sont candidats à l'organisation du Mondial-2030, 100 ans après la première Coupe du monde de football, organisée et remportée par l'Uruguay en 1930.
Conmebol et Concacaf organisent conjointement en juin aux Etats-Unis une Copa América du centenaire rassemblant 16 équipes, dont Mexique, Etats-Unis et Costa Rica, en plus des 10 pays sud-américains habituels.
Gianni Infantino est dans la force de l'âge -il a 46 ans- mais les dirigeants boliviens lui ont épargné les 4.000 mètres d'altitude de La Paz pour un match amical.
C'est à Cochabamba, une ville tout de même située à 2.500 mètres d'altitude, que l'équipe composée par le patron de la Fifa, avec le Brésilien Cafu et l'Espagnol Fernando Hierro, affrontera jeudi celle du président Evo Morales, composée de vétérans boliviens du Mondial-1994.
Avec AFP