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Fin d'une opération d'évacuations de malades de la région assiégée de la Ghouta


Les membres du Croissant-rouge arabe syrien aident une femme qui porte un bébé à monter au bord d'une ambulance pendant une évacuation de malades de Ghouta oriental, près de Damas, en Syrie, mercredi, le 27 décembre 2017.
Les membres du Croissant-rouge arabe syrien aident une femme qui porte un bébé à monter au bord d'une ambulance pendant une évacuation de malades de Ghouta oriental, près de Damas, en Syrie, mercredi, le 27 décembre 2017.

Treize civils gravement malades ont pu quitter la région assiégée de la Ghouta orientale près de Damas, marquant la fin d'une opération d'évacuations de cette enclave en proie à une crise humanitaire aiguë, a indiqué vendredi un responsable local.

Au total, 29 patients ont été évacués de mardi à jeudi soir de la Ghouta, en échange de la libération par les rebelles de 29 détenus, conformément à un accord conclu entre régime et insurgés, selon l'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH).

Le nombre de 29 reste encore très éloigné des 500 personnes que l'ONU appelle à évacuer. Avec les retards et blocages sur ce dossier, 16 patients sont déjà morts depuis novembre.

Dernier fief de la rébellion près de Damas, la Ghouta est assiégée par les troupes du régime depuis 2013. Quelque 400.000 habitants sont pris au piège dans cette vaste région touchée par de graves pénuries alimentaires et médicales.

"Treize civils dont six enfants et quatre femmes ont été évacués jeudi à minuit", a indiqué à l'AFP le responsable sanitaire local sous couvert de l'anonymat.

L'OSDH, une ONG qui s'appuie sur un vaste réseau de sources dans le pays ravagé par la guerre depuis 2011, a également rapporté la fin de l'opération d'évacuation vers minuit.

Toutes les évacuations ont été menées à partir de Douma, mais les malades venaient de différentes localités de la Ghouta.

Contrairement aux deux premiers jours, le Comité international de la Croix-Rouge (CICR) n'était pas présent sur le terrain jeudi soir, et l'opération a été menée par le Croissant rouge syrien.

Faire plus

A Douma, des ambulanciers ont porté des enfants dans les bras. A côté, une jeune femme de 26 ans, Marwa, atteinte de méningite, est allongée sur une civière, quasi-inconsciente, avec un appareil d'assistance respiratoire.

Parmi les patients, Fahed al-Kurdi, 30 ans, atteint du cancer du rectum, est transporté dans une ambulance, et Zouheir Ghazzawi, un garçon de 10 ans, également atteint d'un cancer et dont une jambe a été amputée.

Mercredi et jeudi, 16 civils gravement malades avaient été évacués de la Ghouta et transportés vers des hôpitaux de la capitale Damas, fief du régime. Beaucoup souffrent de cancer, de maladies chroniques ou de maladies du coeur, selon le CICR.

Il n'était pas clair dans l'immédiat si et quand de nouvelles évacuations devaient avoir lieu.

Dans un communiqué publié vendredi, le CICR a exhorté les parties en conflit à permettre plus d'évacuations.

"L'évacuation (de cette semaine) a été une étape positive pour mettre fin à l'immense souffrance dans la Ghouta orientale, notamment celle des enfants qui ont un accès limité aux soins de première nécessité", a déclaré la représentante du CICR en Syrie, Marianne Gasser.

"Mais il faut faire plus: les besoins des civils doivent être prioritaires et l'accès à l'aide doit être autorisé plus régulièrement et sans conditions", a-t-elle plaidé.

Les évacuations médicales et les livraisons d'aide humanitaire dans la Ghouta ne peuvent se faire qu'avec l'autorisation du régime qui a réussi avec l'appui militaire russe et iranien à reprendre la majorité des territoires contrôlés par les rebelles.

Le chef du groupe de travail humanitaire de l'ONU pour la Syrie, Jan Egeland, s'est montré critique envers l'accord d'échange dans la Gouta, estimant que les malades et les enfants ne devraient pas être "une monnaie d'échange".

Fin octobre, l'ONU a condamné la "privation de nourriture délibérée de civils" comme une tactique de guerre, après la publication de photos "choquantes" d'enfants squelettiques dans la Ghouta.

Avec AFP

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