Le festival a aussi mis en compétition 12 films pour 6 prix dont le prestigieux "Grand Prix du Jury" présidé cette année par le réalisateur Souleymane Cissé, double Étalon d’or au Fespaco et premier africain primé au festival de Cannes.
"Pour la force de sa proposition qui fait dialoguer symbolique, poésie, tradition et modernité. Pour l’élégance et la précision de sa mise en scène, l’expression sensorielle à laquelle il nous convie, le jury à l’unanimité décerne le "Grand Prix du Jury Dakar courts" au film Gwacoulou du réalisateur Moïse Togo".
C’est par cette description précise et imagée que la légende du cinéma Africain Souleymane Cissé a consacré le film de son compatriote malien Moïse Togo.
Pour le jeune lauréat, le film "Gwacoulou" vise à montrer à la génération actuelle l’importance de la culture et des traditions africaines.
"L’idée de base était vraiment d’expérimenter, de travailler sur des symboliques, sur notre tradition et mélanger cela avec la modernité", explique-t-il.
À travers ce film, Moïse Togo a voulu "créer un lien entre le passé et le présent, accentuer nos valeurs culturelles et aussi les interdits d’ordre comportemental dans notre société que notre génération aujourd’hui a tendance à abandonner".
Le court métrage n’est pas beaucoup pris en compte ou est souvent dans la mêlée d’après Fatou Kiné Séne, présidente de la Fédération africaine des critiques de cinéma. Pour elle, c’est cela associée à la promotion des jeunes qui donnent encore plus d’impact au festival "Dakar Courts".
"C’est imposant puisqu’il y a de plus en plus de jeunes qui s’intéressent au cinéma et qui font des films qui doivent être vus, être jugés et leur permettre d’évoluer aussi dans le métier qu’ils ont eu à choisir", justifie-t-elle. Selon la journaliste, il faut "multiplier ces initiatives appeler d’autres à organiser ce genre de festival et donner la chance à ces jeunes".
Donner la chance aux jeunes, c’est le sacerdoce de Moly Kane, initiateur du festival "Dakar Courts". Pour lui, l’objectif est maintenant d’assurer un encadrement de qualité aux jeunes afin qu’ils aient toutes les chances de percer dans le monde cinématographique.
"Ce sont des séries d’ateliers, de réalisations et les prochaines années nous voulons l’élargir et surtout équiper les cinés clubs qui sont dans les régions c’est fondamental et ça c’est un projet que j’aimerais vraiment réussir", dit-il. Moly veut aussi "permettre à tous les ciné clubs d’avoir des sièges et les équiper afin de permettre au cinéma de se développer dans les régions".
Malgré des moyens très limités et des conditions de travail parfois compliquées, les jeunes réalisateurs africains veulent vivre pleinement leurs rêves et le festival "Dakar Courts" leur a permis de côtoyer des sommités du cinéma africain et mondial pendant une semaine riche en apprentissage et en opportunités.