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Avec la fin des sanctions, l'Iran récupère 32 milliards de dollars d'avoirs bloqués


Le président iranien Hassan Rohani et son ministre de la Défense Hossein Dehqan à Téhéran, le 24 août 2014. (AFP PHOTO / HO/ SITE INTERNET DE LA PRESIDENCE)
Le président iranien Hassan Rohani et son ministre de la Défense Hossein Dehqan à Téhéran, le 24 août 2014. (AFP PHOTO / HO/ SITE INTERNET DE LA PRESIDENCE)

Cet argent public est bloqué dans des banques à l'étranger depuis l'imposition de sanctions par l'ONU, les Etats-Unis et l'Union européenne pour obliger l'Iran à limiter son programme nucléaire.

L'Iran prévoit de récupérer 32 milliards de dollars de ses avoirs bloqués dans les banques internationales avec la fin des sanctions économiques et financières à la suite de l'entrée en vigueur de l'accord nucléaire.

"Avec la levée des sanctions et l'entrée en vigueur de l'accord nucléaire, 32 milliards de dollars d'avoirs bloqués seront libérés", a annoncé mardi le président de la banque centrale, Valiollah Seif, cité mardi par la télévision d'Etat.

Cet argent public est bloqué dans des établissements bancaires à l'étranger depuis l'imposition de sanctions par l'ONU, les Etats-Unis et l'Union européenne pour obliger l'Iran à limiter son programme nucléaire.

Auparavant, Washington avait gelé en 1979 les avoirs iraniens dans les banques américaines et leurs filiales après la prise d'otages à l'ambassade américaine à Téhéran.

L'accord nucléaire conclu en juillet 2015 et entré en vigueur samedi prévoit que les sanctions internationales seront levées en dix ans.

M. Seif a précisé que 28 des 32 milliards de dollars viendront s'ajouter aux avoirs de la banque centrale tandis que les quatre milliards restants seront transférés au Trésor.

Le président de la banque centrale a indiqué que "cet argent peut être utilisé pour importer des biens nécessaires". "Il n'est pas rationnel de ramener cet argent en Iran (...) Ces avoirs libérés seront placés dans des comptes sûrs" dans les banques étrangères, a-t-il ajouté.

Le chiffre annoncé par M. Seif est inférieur aux montants jusqu'à présent évoqués qui allaient jusqu'à 100 milliards de dollars d'avoirs débloqués.

Les autorités ont également annoncé le retour de l'Iran au sein du système bancaire international SWIFT et l'ouverture de 1.000 lettres de crédits par des banques étrangères, autant de mesures qui vont permettre à l'Iran de se réinsérer dans l'économie mondiale.

"Récession et chômage"

Dans un discours prononcé mardi devant des acteurs économiques, le président Hassan Rohani a demandé un effort général pour régler les problèmes économiques et sociaux du pays, à savoir "la récession et le chômage".

"La tâche difficile dans le domaine économique commence à partir d'aujourd'hui", a précisé M. Rohani dans un discours diffusé en direct par la télévision d'Etat. "Aujourd'hui est un commencement. Le commencement d'un jeune innocent qui était enchaîné injustement depuis 12 ans", a-t-il ajouté, en faisant allusion aux sanctions internationales qui ont durement touché l'économie iranienne depuis plus une décennie.

"Les sanctions n'existent plus mais il y a encore un long chemin jusqu'au développement économique. Aujourd'hui nos principaux problèmes sont le chômage et la récession", a-t-il ajouté.

Le président iranien a de nouveau insisté sur le fait que le pays manquait de moyens pour développer l'économie. "Les moyens intérieurs ne sont pas suffisants (...) Le développement économique sans investissements étrangers est impossible", selon lui.

Il a répété que l'Iran avait besoin de "50 milliards de dollars d'investissements étrangers" par an pour assurer une croissance économique de 8% alors que le pays est aujourd'hui en récession.

Mais la chute du prix du pétrole, tombé sous les 30 dollars, handicape particulièrement l'action du gouvernement.

L'or noir a plongé lundi à des niveaux qu'il n'avait plus atteint depuis 2003, après l'annonce par l'Iran d'une augmentation de sa production pétrolière de 500.000 barils par jour.

Membre de l'Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep), la République islamique produit actuellement 2,8 millions de barils par jour et en exporte un peu plus d'un million.

L'Iran a également annoncé une autre augmentation de production de 500.000 barils dans six mois, ce qui pourrait accentuer encore la tendance baissière du prix du baril.

Mais Téhéran compte sur l'élan de ses relations avec le monde extérieur pour obtenir des investissements étrangers.

La chef de la diplomatie européenne Federica Mogherini a annoncé lundi qu'elle se rendrait, avec des responsables de la Commission européenne, en Iran au printemps pour améliorer la "coopération pratique".

"La mise en oeuvre de l'accord nucléaire est un tournant" qui "ouvre la voie à un investissement majeur de l'Union européenne dans nos relations bilatérales" avec l'Iran, a-t-elle dit à Bruxelles.

AFP

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