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FMI: les pays d'Afrique centrale doivent se préparer face à la baisse des prix du pétrole


(Reuters)
(Reuters)

La croissance va décevoir, la réduction de la pauvreté sera plus lente, et de graves inégalités persisteront, avertit le Fonds monétaire international.

Selon le Fonds monétaire international (FMI), les pays de la Communauté économique et monétaire de l'Afrique centrale (CEMAC) doivent se préparer, face à la baisse des prix des produits pétroliers, au terrorisme et aux conflits armés.

L’espace communautaire de la CEMAC regroupe six pays : le Cameroun, le Congo, le Gabon, la Guinée équatoriale, la République centrafricaine (RCA) et le Tchad. Il s’agit d’une région riche en pétrole, à l’exception de la RCA, et donc, fait valoir le FMI, elle sera particulièrement affectée par la chute des prix des produits pétroliers. La réduction de la pauvreté sera plus lente, et de graves inégalités persisteront.

Lors de la récente présentation du rapport annuel sur les « Perspectives économiques régionales pour l'Afrique subsaharienne et la CEMAC », Mario de Zamaroczy, chef de mission du FMI pour la CEMAC et le Cameroun, a évoqué la stagnation de la croissance, chiffrée à un peu plus de 5 %. Un ralentissement attribué non seulement au fait que le baril de pétrole est passé de 105 dollars en août, à environ 85 dollars en octobre, mais également à l’insécurité.

« L’insécurité implique d’importants frais qui devront être en quelque sorte insérés dans le budget, ce qui fait que la question devient de savoir comment ces deux risques peuvent être gérés », explique M. de Zamaroczy.

Vu les politiques fiscales désuètes de la CEMAC et la chute des prix du pétrole, il sera difficile de porter la croissance à plus de 6 % en 2015, comme l’avait espéré le FMI, a-t-il ajouté.

« L'une de nos recommandations est d’examiner très sérieusement les différents exonérations douanières et fiscales mises en place en 2007/2008 dans un contexte très différent » a déclaré M. de Zamaroczy. Ces avantages fiscaux étaient peut-être justifiés à l'époque, mais les temps ont changé, a-t-il poursuivi.

Alors que la croissance plafonne aux alentours de zéro en Europe, 5 % de croissance peut paraitre attrayant. Mais selon l’économiste Fondo Sickot, qui enseigne à l’université de Yaoundé, il faudrait beaucoup plus pour éliminer la pauvreté dans les pays de la CEMAC.

« Aucun signe pour le moment que l’économie ait lepotentiel d'émerger, parce que le taux de croissance est encore très faible, tandis que la pauvreté et le chômage restent très élevés » explique le professeur Sickot.

Récemment, Carlos Lopes, le secrétaire exécutif de la Commission économique pour l'Afrique (CEA), rappelait que le morcellement de l'Afrique est difficilement compatible avec une industrialisation tardive, qui nécessite la proximité d'un marché de taille suffisante. Il faut donc faire de sérieux efforts au niveau de la sous-région, a-t-il dit.

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