Déjà condamné pour braquages, violences et trafic de cocaïne, Lutz Bachmann, 43 ans, a été reconnu coupable d'"incitation à la haine" pour des propos postés en septembre 2014 sur sa page Facebook, décrivant les "réfugiés de guerre" comme du "bétail" ou de la "racaille".
Le juge Hans Hlavka a estimé qu'il était "clair" que M. Bachmann était à l'origine de ces propos tenus sur le réseau social et que ces insultes ne pouvaient pas relever de la liberté d'expression.
A l'énoncé de la décision de justice, des partisans de Pegida ont manifesté bruyamment leur insatisfaction au point que certains ont été conduits vers la porte de sortie.
La défense qui avait demandé la relaxe de l'accusé a d'ores et déjà décidé de faire appel du jugement.
Le Parquet, qui avait réclamé sept mois de prison, s'est également réservé ce droit.
Lors de l'ouverture de son procès le 19 avril, son avocate avait assuré que ces messages n'avaient pas été écrits par lui, rappelant qu'il était aisé de "pirater une page Facebook". Elle avait accusé la presse d'avoir "déjà condamné" son client.
En janvier 2015, une vidéo montrait pourtant M. Bachmann revenir au micro sur cette affaire, déclarant qu'il avait "utilisé des mots que chacun a utilisé au moins une fois".
C'est "un aveu de culpabilité clair", a souligné la Cour en justifiant sa décision.
Les "Patriotes européens contre l'islamisation de l'Occident" (Pegida) ont lancé leur mouvement à l'automne 2014 à Dresde.
Mais après avoir tenté d'essaimer dans toute l'Allemagne et chez ses voisins, Pegida a subi un coup d'arrêt avec la publication par le journal Bild de photos de M. Bachmann grimé en Adolf Hitler, puis l'implosion de sa direction.
Malgré un sursaut à l'automne dernier, le mouvement Pegida n'a pas renoué avec ses sommets de mobilisation dans la rue et reste principalement cantonné à Dresde, la capitale de l'Etat régional de Saxe, en ex-RDA, théâtre de nombreuses agressions antiréfugiés.
Avec AFP