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Forum national inclusif sur les réformes institutionnelles au Tchad


Au premier plan, deux anciens premiers ministres Emmanuel Nadigar en costume et Kalzeubé Pahimi, N'Djamena, Tchad, le 24 mars 2018. (VOA/André Kodmadjingar)
Au premier plan, deux anciens premiers ministres Emmanuel Nadigar en costume et Kalzeubé Pahimi, N'Djamena, Tchad, le 24 mars 2018. (VOA/André Kodmadjingar)

Les travaux du forum national inclusif sur les réformes institutionnelles prennent fin ce mardi à N'Djamena.

Ouvert il y a une semaine, cette messe politique a pour but d'examiner et adopter le rapport du haut comité axé sur les reformes de l'Etat, le réaménagement des grandes institutions de la république, le régime parlementaire et surtout le maintien au pouvoir du président Idriss Deby Itno.

Reportage d'André Kodmadjingar, correspondant à N'Djamena pour VOA Afrique
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Ce forum qui, au départ à un caractère national et inclusif selon les organisateurs, se résume progressivement à un congrès du parti au pouvoir. Car, au deuxième jour, le MPS impose un présidium pour diriger les débats.

La société civile indépendante, bourdonne et quitte la salle parce que selon elle, le choix n'est pas consensuel.

Au quatrième jour des débats, le MPS et ses courtisans optent pour un régime présidentiel avec la création du poste de vice-présidence.

>> Lire aussi : Idriss Deby annonce la "naissance" d'une 4ème république au Tchad

Une annonce qui arrache un tonnerre d'applaudissement.Quelques petits partis politiques de l'opposition présents dans la salle pilonnent ces propos et claquent la porte, alors qu'ils savaient qu'en participant à ce forum, ils crédibilisaient le régime. Même les synthèses des travaux sont distribuées de manière sélective.

Ngarial Modeste, secrétaire-général du parti UNDS, à N'Djamena, Tchad, le 24 mars 2018. (VOA/André Kodmadjingar)
Ngarial Modeste, secrétaire-général du parti UNDS, à N'Djamena, Tchad, le 24 mars 2018. (VOA/André Kodmadjingar)

"On donne la parole par affinité", explique le secrétaire général de l'Union Nationale pour la Démocratie et le Socialisme, Ngarial Modeste.

"Je joue le rôle d'un voyou juste avec deux interventions", souligne-t-il.

Vue la configuration des participants et le niveau des débats, l'enseignant chercheur à l'école national d'administration Docteur Sitack Yombatinan Béni invité comme personne ressource, gèle également sa participation. Il affirme avoir été mené en bateau.

Il explique que "on a un document, mais on travaille à côté", et que pour lui, "c'est de la comédie et on perd notre temps".

>> Lire aussi : Un forum lundi pour des réformes institutionnelles au Tchad

Docteur Nouradine Delwa Kassiré Koumankoï, présidium du Forum national inclusif à N'Djamena, Tchad, le 25 mars 2018. (VOA/André Kodmadjingar)
Docteur Nouradine Delwa Kassiré Koumankoï, présidium du Forum national inclusif à N'Djamena, Tchad, le 25 mars 2018. (VOA/André Kodmadjingar)

Le président du présidium Docteur Nouradine Delwa Kassiré Koumakoi dont la désignation ne fait pas l'unanimité, respecte le choix de ceux qui ont claqué la porte.

"On a invité tout le monde pour participer", a-t-il rappelé.

Il donne déjà l'idée sur la forme de l'Etat qu'il faut pour le Tchad.

Docteur Maoundonodji Gilbert politologue et constitutionaliste, qui suit les débats, parle d'une escroquerie politico-intellectuelle.

"C'est un régime présidentialiste, qui donne le pouvoir à un homme", explique-t-il.

La plateforme des organisations professionnelles des médias n'a pas été associée aux débats.

Elle prend acte de son exclusion à ce forum et se réserve le droit de se prononcer sur les conclusions de cet exercice qui selon le président Déby, pourrait aboutir à la naissance de la 4ème république du Tchad.

André Kodmadjingar, correspondant à N'Djamena

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