La "Jungle" de Calais, dans le nord de la France, où affluent régulièrement des migrants espérant passer en Angleterre, accueille aujourd'hui plus de 9.000 personnes, soit 2.000 de plus qu'en juillet, selon deux ONG actives dans le bidonville.
Parmi ces 9.106 personnes recensées dans les différentes zones du bidonville par les associations l'Auberge des Migrants et Help Refugees, on compte 865 mineurs, dont 676 non accompagnés, ont-elles précisé vendredi.
L'Etat français, qui a toujours contesté les chiffres des associations, s'en tient pour l'instant au nombre de 4.500 migrants, résultat d'un comptage officiel effectué le 13 juin.
Les deux ONG soulignent qu'"il n'y a plus de place pour installer les tentes données aux nouveaux arrivants" et que "la proximité des abris rend les risques d'incendie considérables". Elles relèvent également que l'ambiance dans la Jungle est "très tendue" car les structures ouvertes sur place par des ONG sont débordées.
Ainsi, au centre d'accueil de l'association Vie Active, "pour la distribution des 3.500 repas distribués, il y a trois heures d'attente", ont-elles affirmé.
La justice a par ailleurs rejeté vendredi la demande de fermeture, formulée par l'Etat, des 72 commerces informels tenus illégalement dans le camp par des migrants.
Selon le tribunal administratif de Lille, "les conditions d'urgence et d'utilité" invoquées par la préfecture pour réclamer cette fermeture ne sont "pas remplies".
Le juge des référés Jean-François Molla ne conteste pas que ces commerces "ne bénéficient d'aucune autorisation administrative" et que certains "ne respectent pas les règles sanitaires les plus élémentaires".
Toutefois, souligne-t-il, "ces épiceries, cafés, restaurants remplissent d'autres fonctions" que l'alimentation des migrants qui "vivent dans des conditions de précarité extrême et de total désoeuvrement. Ces lieux, ajoute-t-il, "constituent des lieux de rencontre apaisés entre migrants et avec (les) bénévoles".
Dans un communiqué, la préfecture du Pas-de-Calais a dit avoir "pris acte" de cette décision.
Cependant, ces lieux de vente "ne respectant aucune des règles sanitaires en vigueur, présentant des risques importants en matière de sécurité incendie et générant des troubles à l'ordre public en entretenant une économie souterraine, la préfecture continuera de lutter contre ces phénomènes illégaux", a-t-elle indiqué dans un communiqué.
Avec AFP