Le tribunal correctionnel de Paris a considéré que deux d'entre eux, par leurs discours et leur diffusion de la propagande du groupe jihadiste Etat islamique (EI), avaient encouragé les départs en Syrie. Ces deux hommes, Hamza Mosli et Jawad Salih, ont été condamnés respectivement à sept et cinq ans.
Entre 2013 et 2014, Lunel avait vu une vingtaine de ses jeunes partir pour le jihad en Syrie et en Irak, l'une des vagues de départs les plus importantes de France, à l'échelle de cette commune de 26.000 habitants. Une dizaine y seraient morts.
Hamza Mosli, 29 ans, dont deux frères cadets sont morts en Syrie en 2014, "a joué un rôle moteur dans les décisions de certains (Lunellois) de partir vers des groupes terroristes dans la zone irako-syrienne", a expliqué la présidente du tribunal. Sa peine de sept ans d'emprisonnement s'accompagne d'une période de sûreté des deux tiers.
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M. Salih, 34 ans, qui animait des "assises" religieuses à Lunel, a "encouragé, légitimé les départs", a déclaré la présidente, pointant "une responsabilité extrêmement importante". Sa peine de cinq années devrait lui permettre de ne pas retourner en prison, au vu du temps déjà passé en détention. Le tribunal a jugé son évolution encourageante.
Deux des autres prévenus étaient accusés d'être des "revenants" de Syrie. Ali Abdoumi, 47 ans, qui a soutenu n'être allé qu'en Turquie, a été condamné à sept ans de prison avec deux tiers de sûreté. En raison notamment de ses dénégations persistantes, le tribunal s'est interrogé sur "son devenir et sa dangerosité".
Adil Barki, 39 ans, qui avait passé quelques semaines au sein du groupe jihadiste Jaysh Mohamed ("L'armée de Mahomet") - un groupe armé proche du Front Al-Nosra, alors allié à Al-Qaïda - où il avait été affecté à l'intendance en raison de crises de panique, a été condamné à cinq ans de prison.
Les quatre hommes ont été condamnés pour association de malfaiteurs terroriste et M. Mosli également pour financement du terrorisme.
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Enfin, le tribunal a relaxé Saad B., 29 ans, dont le frère Abdelkarim fut le premier à quitter Lunel en 2013. Le jeune homme était poursuivi pour avoir accompagné sa belle-soeur à l'aéroport alors qu'elle repartait en Syrie et lui avoir transmis une collecte de 190 euros, mais le tribunal a estimé que cela ne constituait pas, dans son cas, des délits.
La constitution de partie civile de l'association française des victimes du terrorisme (AFVT) a été déclarée irrecevable.
Le parquet avait requis des peines allant de deux à neuf ans ferme.
Avec Afp