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François Hollande chez le pape trois semaines après l'assassinat d'un prêtre en France


 Francois Hollande et le directeur de l’Institut Musulman de la Mosquée de Paris, Dr. Dalil Boubakeur (à g.), après une réunion avec des leaders religieux, Palais de l'Elysée, Paris, au lendemain d'une attaque contre une église en Normandie, le 27 juillet 2016.(AP Photo/Thomas Padilla)
Francois Hollande et le directeur de l’Institut Musulman de la Mosquée de Paris, Dr. Dalil Boubakeur (à g.), après une réunion avec des leaders religieux, Palais de l'Elysée, Paris, au lendemain d'une attaque contre une église en Normandie, le 27 juillet 2016.(AP Photo/Thomas Padilla)

Le président François Hollande sera reçu mercredi au Vatican par le pape François, trois semaines après l'assassinat d'un prêtre dans une église par deux djihadistes se réclamant du groupe Etat islamique qui a provoqué une vive émotion en France.

Cette audience privée - la deuxième depuis l'élection du président socialiste français en mai 2012 - a été annoncée lundi alors que les catholiques célébraient l'Assomption. Au sanctuaire de Lourdes (sud-ouest de la France), le traditionnel pèlerinage du 15 août était placé sous très haute sécurité en raison de la menace terroriste.

Le 26 juillet, quelques heures après l'assassinat du père Jacques Hamel à Saint-Etienne-du-Rouvray, M. Hollande avait appelé au téléphone le pape François pour lui promettre que "tout sera(it) fait" pour protéger les églises. Il avait souligné que "lorsqu'un prêtre est attaqué, c'est toute la France qui est meurtrie", un geste vivement apprécié par le pape argentin.

Le lendemain de l'attentat, le président français, qui se dit athée, s'était rendu à Notre-Dame de Paris pour assister à une messe solennelle en hommage au père Hamel.

Les autorités françaises ont su gré aux responsables religieux d'avoir tout fait, notamment par des manifestations de fraternité dans des églises ou des mosquées, pour apaiser les tensions inter-religieuses dans un pays marqué par des siècles de catholicisme et qui compte plusieurs millions de musulmans.

De son côté, le pape François avait multiplié les messages de soutien à la France, déjà frappée par un attentat meurtrier (85 morts) à Nice le 14 juillet, jour de la fête nationale.

Devant plusieurs milliers de fidèles rassemblés place Saint-Pierre à l'occasion de la prière de l'angélus, le 17 juillet, il s'était dit "proche de chaque famille (de victimes) et de la nation française toute entière".

Le pape François a aussi insisté pour rejeter tout amalgame entre islam et terrorisme. "Il n'est pas vrai et il n'est pas exact (de dire) que l'islam c'est le terrorisme" (...) "Je ne pense pas qu'il soit juste d'associer islam et violences", a-t-il déclaré le 1er août à des journalistes pendant son retour des Journées mondiales de la Jeunesse à Cracovie.

Chrétiens d'Orient

La rencontre entre M. Hollande et le pape, prévue à 17h00 (15h00 GMT), sera donc l'occasion de souligner ce qui les unit, leurs "positions partagées sur les objectifs de paix, de justice et de dialogue inter-religieux", souligne-t-on à la présidence française. "Sur les crises écologique ou migratoire comme sur le terrorisme, les positions se rejoignent", fait-on encore valoir.

Les deux hommes parleront aussi vraisemblablement de la situation des chrétiens d'Orient, qu'ils avaient déjà abordée par téléphone le 26 juillet.

M. Hollande a évoqué jeudi les "souffrances" endurées par ces chrétiens notamment en Irak et en Syrie. Il a relevé "combien ils sont indispensables parce qu'ils contribuent précisément à l'équilibre" de la région.

La présidence française espère aussi à l'occasion de cette visite tourner la page des crispations observées lors des premières années du quinquennat de François Hollande, quand l'adoption en 2013 de la loi ouvrant le mariage et l'adoption aux homosexuels s'était heurtée à l'opposition de l'Eglise catholique.

Et le Saint-Siège avait refusé d'accréditer en 2015 un ambassadeur proposé par la France, Laurent Stefanini, catholique pratiquant et homosexuel. Après un an de vacance du poste, un autre diplomate, Philippe Zeller, a finalement pris ses fonctions en juin dernier.

Avant de rejoindre la Cité du Vatican, le chef de l'Etat français, qui sera accompagné durant tout son déplacement par le ministre de l'Intérieur Bernard Cazeneuve, fera halte dans l'église Saint-Louis des Français au coeur de Rome, bâtie par les rois de France et toujours administrée par la France.

Il ira se recueillir quelques instants dans une chapelle dédiée aux victimes du terrorisme, non loin des Caravage qui font la célébrité de cette église baroque.

Avec AFP


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