Plusieurs chefs d’états ont annoncé leur participation. Adama Barrow qui avait remporté le scrutin présidentiel du 1er décembre 2016 s’était contenté d’une modeste cérémonie de prestation de serment à l’ambassade gambienne à Dakar le 19 janvier, le temps pour la Cédéao de continuer à mettre la pression sur Yaya Jammeh qui refusait toujours de céder le fauteuil présidentiel. Mais avec l’exil de ce dernier en Guinée Equatoriale, Adama Barrow tient à remercier le peuple gambien et la Cédéao avec cette nouvelle prestation de serment publique et populaire. Mais a-t-il des raisons de célébrer, à peine un mois après sa prise de fonction ?
Le journaliste et fondateur du site gambien Freedom Newspaper a déclaré à VOA Afrique que les premieres très décisions du président Barrow sont tres encourageants.
"Il a déjà nommé la majorité de son gouvernement. Et j’espère que samedi, qui va d’ailleurs coïncider avec le 52e anniversaire de l’indépendance de la Gambie, il va nommer les ministres restants. Jusque-là ce se passe bien, la paix est revenue à Banjul et les populations sont contentes", a indiqué M. Mbai
Le nouveau président gambien a aussi pris des mesures très importantes permettant un retour de Banjul sur la scène internationale. Il a décidé d’annuler le retrait de son pays de la cour pénale internationale, prise par son prédécesseur. M. Barrow a également annoncé le retour de la Gambie au sein du Commonwealth. Pa Nderri Mbai, estime que ces décisions vont sortir la Gambie de son isolement.
"Il s’agit d’un développement encourageant. L’ancien président Yaya Jammeh s’était retiré de la CPI et du Commonwealth, espérant échapper à d’éventuelles poursuites, car comme vous le savez, Mr Jammeh a été accusé par certains d’avoir commis toutes sortes de crimes contre l’humanité", a indiqué M. Mbai.
Néanmoins le journaliste qui est lui-même exilé depuis des années aux Etats-Unis, estime que le sort de l’ex-président reste un mystère. D’autre part, l’actuel chef de l’état semble jouer à l’apaisement envers des compagnons de son prédécesseur, en les invitant à l’investiture du président de la cour suprême, il y a quelques jours. Certains de ses partisans ont jugé inopportune cette invitation. M. Mbai, qui approuve cette approche, pense néanmoins que «le président aurait dû profiter de cette occasion pour informer les anciens officiels que la paix et la réconciliation passent par la justice. Et que toute personne qui aurait commis un crime devrait se confesser. C’est pour cela que les gens ne sont pas contents. »
Il s’agit donc d’un premier couac pour le nouveau président gambien, mais le journaliste Nderri Mbai estime que cet incident est mineur, comparé à la nécessité de réconcilier les gambiens et face aux nombreux défis économiques.