Les Gambiens figurent parmi les premières nationalités de migrants qui traversent la Méditerranée pour atteindre l'Italie, occupant même la première place par rapport à la population (moins de 2 millions) de ce petit pays d'Afrique de l'Ouest, selon l'Organisation internationale des migrations (OIM).
M. Jammeh, au pouvoir depuis 1994, a appelé les électeurs à lui accorder un cinquième mandat mais aussi à rester dans le pays, lors de ce rassemblement de milliers de personnes à Brikama, à 30 km au sud de la capitale Banjul.
"Ceux qui sont reconnaissants, qui craignent Dieu, aiment le progrès, veulent vénérer le Tout-Puissant dans la paix et ne veulent pas voir nos enfants finir dans des camps de réfugiés, savent pour qui voter", a-t-il déclaré.
Le rassemblement a duré près de neuf heures, dont plusieurs passées dans l'attente du chef de l'Etat, debout sur la chaussée, pour de nombreux élèves, provoquant l'évanouissement d'une fillette.
Des artistes ont animé la cérémonie avec des danseurs traditionnels du "kankourang", des hommes se couvrant de la tête aux pieds de feuilles d'arbre séchées, pendant que la sécurité de M. Jammeh parvenait difficilement à contenir la foule de ses partisans enthousiastes.
Momodou Dahaba, un "chauffeur de public", a critiqué les migrants.
"Ils s'enfuient en Europe à cause de leurs petits problèmes personnels et là ils commencent à critiquer Yahya Jammeh. Je le soutiens depuis 1994 et je continuerai jusqu'à la fin du monde", a-t-il déclaré à l'AFP.
M. Jammeh, parvenu au pouvoir par un coup d'Etat en 1994, puis élu en 1996 et constamment réélu depuis, est en lice face à un candidat unique de l'opposition, Adama Barrow, et un ancien député de son parti, Mama Kandeh.
Le président gambien avait en mai 2015 imputé aux familles de migrants qui envoient leurs enfants tenter la dangereuse traversée de la Méditerranée pour atteindre l'Europe la responsabilité de la mort de nombre d'entre eux dans des naufrages, assurant que des perspectives d'emploi comparables existaient dans le pays.
Ce régime très autoritaire a justifié en octobre sa décision de se retirer de la Cour pénale internationale (CPI) par le refus de la Cour de poursuivre les dirigeants européens pour la mort de nombreux Africains en Méditerranée.
Selon un rapport de l'ONU sur le développement humain publié en 2013, 60% de la population vit dans "une pauvreté multiforme", dont le tiers avec moins d'1,25 dollar par jour.
Plus de 4.600 personnes sont mortes cette année en Méditerranée en tentant de rejoindre l'Europe, a annoncé l'OIM le 22 novembre.
Avec AFP