Une série de nouvelles études conclut que la hausse récente du nombre de tremblements de terre aux Etats-Unis, notamment dans l’Oklahoma, serait directement liée à l’exploitation du gaz de schiste.
On savait depuis longtemps que les forages de puits de pétrole, ou la fracturation hydraulique, pouvait provoquer des petits séismes. Mais le phénomène prend une ampleur inattendue, expliquent des travaux publiés dans la revue Science.
Le U.S. Geological Survey vient de publier une nouvelle étude portant sur 17 régions dans huit Etats du centre et de l’Ouest des États-Unis, désignés comme étant vulnérables aux tremblements de terre. Traditionnellement, les séismes sont associés à la côte ouest des Etats-Unis, notamment la Californie ou l’Alaska. Mais ces dernières années, la production de gaz de schiste a pris un essor inédit, dans le centre du pays notamment. Cette hausse soutenue de la production est allée de pair avec une hausse exponentielle du nombre de séismes de plus de 3,0 sur l’échelle de Richter, souligne l’étude, publiée dans la revue Science.
À titre d’exemple, avant 2008, l’Oklahoma connaissait en moyenne deux tremblements de terre de terre par an de plus de 3 sur l’échelle de Richter. De nos jours, le rythme est passé à un ou deux par jour.
Les scientifiques pointent du doigt la technique du « fracking » - la fracturation hydraulique. Un procédé qui consiste à injecter un fluide sous très haute pression dans la roche pour la fissurer et micro-fissurer. En libérant le gaz ou le pétrole, le fluide déséquilibre les roches. Par ailleurs, le processus nécessite une quantité massive de liquide, qui est réinjecté par les producteurs dans le sol pour s’en débarrasser. Ce qui facilite probablement les séismes, expliquent les géologues.
La situation ne s’améliore pas, constate Roger Musson du British Geological Survey. L’Etat de l’Oklahoma a d’ailleurs admis récemment le lien « très probable » entre la hausse récente des tremblements de terre et le « fracking ». L’inquiétude étant que les secousses, aujourd’hui relativement faibles, n’empirent, passant à 4 ou 5 sur l’échelle de Richter. Déjà en 2011, un séisme de 5,6 a frappé l’Oklahoma. Certains experts avertissent qu’une secousse encore plus importante pourrait survenir.