Annoncée lundi par le gouvernement palestinien établi en Cisjordanie occupée, la prochaine visite de M. Hamdallah est censée permettre à l'Autorité palestinienne de reprendre progressivement les commandes dans la bande de Gaza.
Elle fait suite à des concessions acceptées par le Hamas sous la pression du grand voisin égyptien.
L'Autorité palestinienne, entité reconnue par la communauté internationale et supposée préfigurer un Etat indépendant, a été évincée de la bande de Gaza par le mouvement islamiste Hamas qui a pris le pouvoir par la force en 2007 après avoir été privé de sa victoire aux élections parlementaires de 2006.
Depuis, le Hamas a résisté aux efforts palestiniens et internationaux pour un retour de l'Autorité aux affaires gazaouies, et toutes les tentatives de réconciliation ont échoué.
L'Autorité, dominée par le parti Fatah du président Mahmoud Abbas, n'exerce plus son pouvoir, limité, qu'en Cisjordanie. Ce territoire est occupé par l'armée israélienne et séparé géographiquement de la bande de Gaza, gouvernée sans partage par le Hamas et soumise aux blocus israélien et égyptien.
Les divisions palestiniennes sont l'un des principaux obstacles au règlement du conflit israélo-palestinien et à une solution dite à deux Etats passant par la création d'un Etat palestinien qui coexisterait avec Israël et comprendrait la Cisjordanie et la bande de Gaza.
Cependant, isolé, confronté à la persistance d'une crise humanitaire et économique chronique et à un soutien amoindri du Qatar, le Hamas a annoncé mi-septembre qu'il était disposé à accepter une série de demandes du président Abbas.
Le Hamas a ainsi annoncé la dissolution de son "comité administratif" qui était perçu par l'Autorité comme un gouvernement parallèle entravant la réconciliation.
La visite du Premier ministre palestinien fait suite à l'annonce de cette dissolution, a déclaré le porte-parole du gouvernement Youssef al-Mahmoud dans un communiqué publié par l'agence palestinienne Wafa.
M. Hamdallah et des membres du gouvernement se rendront lundi à Gaza pour "commencer à prendre le contrôle des responsabilités gouvernementales" et tenir la réunion hebdomadaire du cabinet dans l'enclave au cours de la semaine, a-t-il dit.
Depuis des mois, le président Abbas accentuait la pression sur le Hamas, cessant par exemple de payer la facture pour l'électricité fournie par Israël à Gaza, et taillant dans les salaires des fonctionnaires gazaouis.
La réalité de la réconciliation reste cependant à confirmer.
Depuis dix ans, les Palestiniens "ont vu passer beaucoup d'accords sur le papier qui n'ont jamais été appliqués. Nous ne pouvons pas laisser passer cette dernière chance d'unité", a déclaré l'envoyé spécial de l'ONU pour le Proche-Orient, Nickolay Mladenov.
"Si nous laissons passer cette chance, je ne pense pas qu'une nouvelle se présentera de sitôt", a-t-il dit à la presse à Gaza.
M. Mladenov a expliqué que sa présence dans le territoire visait à accompagner le retour des "autorités palestiniennes légitimes" à Gaza.
En avril 2015, la visite d'une délégation gouvernementale palestinienne menée par Rami Hamdallah à Gaza avait tourné court, après un désaccord entre l'Autorité palestinienne et le Hamas sur les salaires des fonctionnaires.
A la suite de cette visite infructueuse, un gouvernement d'union entre le Fatah et le Hamas, qui n'avait jamais véritablement pris ses fonctions, avait été dissous en juin 2015.
Ce gouvernement était né de la réconciliation signée en avril 2014 entre les deux partis rivaux. Un gouvernement d'union avait été créé en juin 2014 mais l'accord de réconciliation était resté lettre morte.
Avec AFP