Le président John Atta Mills a fait savoir que son pays ne sera pas utilisé comme une base de déstabilisation de la Côte d’Ivoire voisine. Le chef de l’Etat ghanéen réagissait aux allégations d’un journal ghanéen selon lesquelles le Ghana abrite des rebelles loyaux au président déchu ivoirien Laurent Gbagbo. Aucun leader responsable ne permettrait que son territoire soit utilisé pour déstabiliser un gouvernement, a-t-il déclaré à l’issue d’entretiens, lundi, avec l’ambassadeur sortant de la Côte d’Ivoire, Emmanuel Ackah, à Accra.
Le Ghana veut la paix en Côte d’Ivoire, a déclaré le président Mills en soulignant que la violence postélectorale dans ce pays a contraint des milliers d’Ivoiriens à chercher refuge au Ghana. Le chef de l’Etat ghanéen a, par ailleurs, souligné qu’il a travaillé sur les efforts de paix avec le nouveau président ivoirien, Alassane Dramane Ouattara. Ce dernier a pris fonction en avril, lorsque ses forces ont capturé l’ancien président Laurent Gbagbo, qui refusait de céder le pouvoir après son échec au second tour de la présidentielle, en novembre.
Cinq mois de violence postélectorale ont fait des centaines de morts et près d’un million de déplacés en Côte d’Ivoire.
Par contre, le Ghana est un des pays les plus stables d’Afrique. Il a tenu plusieurs élections pacifiques depuis l’entrée en vigueur, en 1992, de la nouvelle Constitution.
John Atta Mills a fait cette mise au point alors que la situation chez le voisin ivoirien reste précaire
Et c’est dans ce contexte qu’aura lieu samedi la cérémonie d’investiture d’Alassane Ouattara, événement auquel participera notamment le président français Nicolas Sarkozy.
A quelques jours de cette investiture, la VOA revient cette semaine sur les nombreux défis qui attendent le président ivoirien. A commencer par la sécurité car plus d’un mois après l’arrestation de Laurent Gbagbo… les populations vivent encore dans la crainte de violences et autres règlements de compte, explique Fernand Julien Gauze, président d’Agir pour la démocratie. « Dans certains quartier, il y a encore des groupuscules qui sévissent la nuit ou le jour, parfois, il y a une espèce de psychose ; les gens ne sont plus totalement rassurés », a-t-il dit.
