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Grève des avocats burkinabè pour 96 heures


Le bâtonnier, maître Paulin Salembere, à Ouagadougou, Burkina Faso, le 24 avril 2019. (VOA/Issa Napon)
Le bâtonnier, maître Paulin Salembere, à Ouagadougou, Burkina Faso, le 24 avril 2019. (VOA/Issa Napon)

Les avocats burkinabè ont suspendu mardi pour 96 heures, toute participation aux audiences judiciaires sur l’ensemble du territoire national pour protester contre ce qu’ils qualifient de dysfonctionnements sérieux de l’appareil judiciaire.

Une semaine sans participation à aucune audience judiciaire sur toute l’étendue du territoire national. C’est l’une des décisions prises par l’ordre des avocats pour tirer la sonnette d’alarme vis-à-vis de ce qu’il considère comme un grave dysfonctionnement de la justice au Burkina.

Pour Maitre Paulin Salembéré, bâtonnier de l’ordre des avocats du Burkina, "depuis le mois d’octobre, nous avons constaté un dysfonctionnement notamment en ce qui concerne les activités en matière correctionnelle".

Les avocats entament mardi une grève de 96 heures
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"Les personnes qui sont en détention ne sont plus jugées depuis le mois d’octobre. Celles qui sont en détention et dont les dossiers sont en instruction ne peuvent être entendus. Les personnes placées en détention, le temps de recevoir jugement également pour des délits mineurs sont toujours détenus 6 mois, 7 mois sans pouvoir être entendus", explique-t-il.

"Nous estimons que tout cela constitue une atteinte grave des libertés", souligne-t-il.

A l'origine de ces dysfonctionnements, la grève menée par les gardes de sécurité pénitentiaire. Cette grève paralyse le système judiciaire, empêche notamment de transférer les détenus après les gardes-à-vue. Elle empêche aussi les inculpés d’être jugés.

Egalement depuis, les familles ne peuvent plus rendre visite à leurs proches en prison. Une situation qui commence à lasser les Burkinabè. "Les auxiliaires de justice doivent mettre de l’ordre dans leur vin, s’assoir discuter, écouter, et comme eux ils sont habilités à écouter d’abord et trancher", dit un observateur anonyme.

Ce mouvement des avocats, selon le bâtonnier Paulin Salembéré, est mené dans l’intérêt des justiciables.

"Que les gens se rassurent, ce n’est pas relativement au manque à gagner d’honoraires d’avocats, parce que cela ne constitue pas la source première des revenus des avocats ; il y a des aspects qui relèvent du commercial et du civil ; si nous avons accepté de sursoir à ces audiences, nous ne le faisons pas pour les avocats nous le faisons pour le justiciable".

Cette suspension de travail des avocats va s’achever lundi avec une marche et la remise d’un mémorandum aux autorités sur la situation.

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