NIAMEY (Reuters) - Des dizaines de milliers de personnes - 35.000 selon les organisateurs - ont défilé mardi dans les rues de Niamey, la capitale du Niger, en soutien à l'armée à la suite d'une série d'attaques lancées par les islamistes de Boko Haram dans la région à la frontière avec le Nigeria.
Le Premier ministre, Brigi Rafini, et plusieurs autres responsables gouvernementaux avaient pris la tête de cette marche, qui s'est terminée par un vaste rassemblement devant le siège du parlement. "Boko Haram nous a attaqués et l'on n'attaque pas le Niger impunément. Le soutien dont bénéficient aujourd'hui les forces armées doit être permanent", a dit à la foule le chef de l'Etat, Mahamadou Issoufou, ajoutant: "Si Allah le veut, le Niger sera la tombe de Boko Haram".
Les participants à la marche ont scandé "Tous unis contre Boko Haram!" et brandi des pancartes ou porté des t-shirts avec des slogans comme: "Notre armée, notre fierté". Les principaux partis de l'opposition, qui ont organisé des manifestations contre le président Issoufou par le passé, n'ont pas participé à cette marche.
Lors de plusieurs attaques, dont des attentats suicide, Boko Haram a frappé ce mois-ci la ville de Diffa, dans le sud-est du Niger, tuant des habitants et contraignant des milliers d'habitants à fuir. L'armée nigérienne dit avoir tué 218 combattants de Boko Haram au cours d'opérations dans le secteur de Diffa.
Plus de 160 personnes soupçonnées de liens avec l'organisation islamiste nigériane ont été arrêtées depuis le 6 février, a dit lundi la police. "Boko Haram est constitué de terroristes sans foi ni loi qui ne font pas de distinction entre civils et soldats et violent les femmes. Ce ne sont pas des musulmans", déclarait Ali Oumarou, un étudiant qui a pris part à la marche.
Le parlement nigérien a approuvé à l'unanimité l'envoi de troupes dans le nord du Nigeria dans le cadre d'une offensive des pays de la région contre Boko Haram.