Les enseignants béninois, depuis deux semaines, boycottent les cours au grand désarroi des élèves. L'État pour le moment semble ne pas aller dans le sens voulu par ces enseignants contractuels.
L'accalmie dans le secteur de l'éducation au Bénin n'aura duré que quelques mois avant que l'école ne décide à nouveau de refermer ses portes pour une grève tacitement reconductible.
Cela a démarré par un avertissement de 48 heures avant de se généraliser à trois jours par semaine.
Selon le préavis de grève, les enseignants contractuels de l'intersyndicale exigent la prise sans délai des arrêtés d’application du décret 2015-592 du 21 novembre 2015 portant sur le statut particulier des corps des personnels enseignants de l’enseignement du second degré et la revalorisation du taux horaire de vacation à 5.000 francs CFA conformément aux recommandations issues des actes du premier forum sur l’éducation organisé en février 2007.
À travers un point de presse, le ministre de l'enseignement secondaire désapprouve cette façon de voir les choses et appelle les enseignants à écouter la voix de la raison afin de ne pas pénaliser les apprenants qui ne demandent qu'à s'instruire.
Au niveau de l'intersyndicale, on perçoit cette sortie médiatique du ministre comme une provocation et un manque de volonté à résoudre la crise.
Ces problèmes sont fondés et pas solutionnés".Patrice Senou, membre de l'intersyndicale
"C'est son point de vue, car la crise est bien là, le mouvement est suivi", souligne Patrice Senou, membre de l'intersyndicale. "Ces problèmes sont fondés et pas solutionnés".
Pendant que gouvernement et enseignants se rejettent mutuellement la faute, les apprenants se désolent de cette situation devenue récurrente ces dernières années.
Les prochains jours sont déterminants dans la suite à donner à cette crise que les enseignants contractuels espèrent tirer jusqu'au bout, à moins que le gouvernement ne décide à jouer la carte de l'apaisement.
Ginette fleure Adandé, correspondante à Cotonou pour VOA Afrique