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Grogne des opérateurs économiques contre les taxes en Côte d'Ivoire


Des employés ramassent des fèves de cacao à Niable, près de la frontière entre la Côte d'Ivoire et le Ghana, le 19 juin 2017.
Des employés ramassent des fèves de cacao à Niable, près de la frontière entre la Côte d'Ivoire et le Ghana, le 19 juin 2017.

En Côte d'Ivoire, la loi de finances 2018 provoque un tollé général chez les opérateurs économiques qui vont devoir payer plus de taxes. C'est la conséquence de la baisse des cours du cacao dont le pays est le premier exportateur mondial.

La fronde est générale dans les milieux d'affaires. Les opérateurs économiques, petits et grands, dénoncent les nouvelles mesures fiscales adoptées dans la loi de finances 2018.

Reportage de George Ibrahim Tounkara, correspondant à Abidjan pour VOA Afrique
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"La pression fiscale est forte, très forte même" selon eux. Pour le patronat, à travers ces mesures, le gouvernement entend uniquement collecter plus de recettes sans se soucier de leur impact sur la vie des entreprises.

Parfait Kouassi, vice-président de la Chambre de commerce et d'industrie de Côte d'ivoire, le 25 janvier 2018. (VOA/Georges Ibrahim Tounkara)
Parfait Kouassi, vice-président de la Chambre de commerce et d'industrie de Côte d'ivoire, le 25 janvier 2018. (VOA/Georges Ibrahim Tounkara)

Parfait Kouassi, vice-président de la Chambre de commerce et d'industrie de Côte d'Ivoire, explique qu'"il y'a un certain nombre de dispositions qui ne favorisent pas le développement du secteur privé et des entreprises en général".

Il poursuit : "nous les avons compilé dans un document que nous avons remis au gouvernement. Certaines taxes à l'importation par exemple pourraient conduire à une augmentation des prix à la consommation. Nous avons porté ce risque à la connaissance des autorités".

Il dit comprendre "les impératifs du gouvernement, mais il faut que cela soit concilié aux intérêts des entreprises. Des discussions sont en cours avec le gouvernement et nous espérons parvenir à un Modus Vivendi".

Hervé Kouassi, opérateur économique, ne cache pas ses inquiétudes. "Il est clair que pour les PME que nous sommes, nous avons réagi négativement à cette annexe fiscale".

"Il y a des taxes importantes qui nous attendent : nous sommes une petite entreprise qui ambitionne de grandir et de recruter plus de monde. Faut-il rester petit ou grandir en tant qu'entreprise ? Nous avons vraiment peur pour notre avenir. Nous sommes hésitants et cela n'est pas bon pour les affaires."

Au sein des commerçants, la nouvelle loi de finances soulève également une véritable levée de boucliers.

Soumahoro Farikou, président de la fédération des commerçants, le 25 janvier 2018. (VOA/Georges Ibrahim Tounkara)
Soumahoro Farikou, président de la fédération des commerçants, le 25 janvier 2018. (VOA/Georges Ibrahim Tounkara)

Soumahoro Farikou, président de la fédération des commerçants de Côte d'Ivoire, a confié à VOA Afrique être "inquiet", car selon lui "trop d'impôts tue l'impôt".

"Avec cette loi de finances, beaucoup de gens vont certainement rester dans l'informel pour échapper à toutes ces taxes", prévient-il.

"Des entreprises pourraient fermer. C'est le consommateur qui va aussi payer toute cette note. Nous félicitons le chef de l'Etat d'avoir pris en compte les réactions suscitées par cette loi des finances", souligne-t-il.

Face au tollé général provoqué par cette loi des finances, le président Alassane Ouattara a demandé à son gouvernement de revoir sa copie et d'entamer des discussions avec les opérateurs économiques.

Confronté à une baisse des cours du café et du cacao sur le marché international, l'Etat ivoirien est à la recherche de nouvelles recettes en vue de renflouer ses caisses. Cela pourrait bien passer par une hausse de la fiscalité.

Georges Ibrahim Tounkara, correspondant à Abidjan

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