Avant-dernier détenu mauritanien à Guantanamo, Ahmed Ould Abdel Aziz a été transféré vers son pays d'origine, a annoncé le Pentagone jeudi 29 octobre. Selon les autorités mauritaniennes, il a été remis à sa famille et est désormais libre.
"M. Ahmed Ould Abdel Aziz a été remis en liberté et a regagné sa famille ce (jeudi) matin, Dieu merci", a déclaré le ministère mauritanien de la Communication dans un communiqué diffusé jeudi après-midi à Nouakchott. Sa famille et une ONG de défense des droits de l'Homme ont confirmé à l'AFP son arrivée dans le pays.
Cette libération est intervenue à la suite d'"efforts diplomatiques fournis par le gouvernement dans ce cadre", indique le texte, sans plus de détails.
Aucune charge retenue contre lui
A la question de savoir s'il s'agissait d'une libération provisoire ou définitive, une source officielle sollicitée par l'AFP a répondu : "Le gouvernement mauritanien ne retient aucune charge contre lui."
Selon une fiche classée secret défense, mais révélée par Wikileaks, Ahmed Ould Abdel Aziz, 45 ans, avait prêté allégeance à Oussama ben Laden en 1999 et combattu en Afghanistan dans les rangs d'Al-Qaïda.
Il était considéré comme d'une haute valeur potentielle sur le plan du renseignement, ayant approché des hauts cadres d'Al-Qaïda, même s'il n'a pas coopéré lors de ses interrogatoires.
Il était l'un des deux Mauritaniens détenus à Guantanamo, avec Mohamedou (bien Mohamedou) Ould Slahi, qui y demeure prisonnier depuis 13 ans.
Selon le ministère mauritanien de la Communication, la Mauritanie poursuivra ses efforts "pour la remise en liberté de M. Mohamedou Ould Slahi", ainsi que pour la libération d'un Mauritanien enlevé en Syrie et dont la famille n'a pas de nouvelles depuis deux ans.
Fermer Guantanamo, la promesse d’Obama
Barack Obama a mis son veto la semaine dernière à une proposition de loi de budget de la Défense : ce texte rendait en effet impossible le transfert de prisonniers de Guantanamo vers le territoire américain.
Fermer Guantanamo est une promesse de longue date effectuée par Barack Obama, qui peine à la concrétiser.
La prison, créée en 2001 après les attentats du 11-Septembre, abrite des suspects de terrorisme dont certains sont détenus depuis des années sans avoir été jugés ou inculpés.
L'administration américaine est en train de chercher un lieu sur le territoire des Etats-Unis pour transférer les détenus de Guantanamo et fermer le camp.
Avec AFP