Cinq clients - le gouvernement brésilien et les opérateurs commerciaux ktsat (Corée du sud), SES (Luxembourg), Viasat (États-Unis), Eutelsat (France) - ont été touchés par ces interruptions découlant des grèves et blocages liés à la contestation sociale, a précisé Stéphane Israël dans une lettre adressée mercredi à des élus guyanais, dont l'AFP a eu copie vendredi.
La Guyane a été paralysée pendant plus de trois semaines par un mouvement social qui porte sur des revendications sécuritaires, économiques et sociales pour permettre le rattrapage du département français par rapport à la France métropolitaine.
Le collectif "Pou la Gwiyann dékolé", qui pilote le mouvement, a annoncé jeudi l'ouverture de la plupart des barrages pour le week-end de Pâques. Mais il a prévenu que celui proche du centre spatial guyanais resterait maintenu.
Le centre spatial, vitrine économique du territoire, est considéré par le collectif comme le symbole des inégalités persistantes en Guyane.
Les blocages ont "d'ores et déjà repoussé de plus d'un mois le lancement prévu le 21 mars pour le Brésil et la Corée. Ce mois perdu peut se chiffrer à plusieurs millions d'euros de surcoûts pour Arianespace et les industriels" du Centre spatial, a estimé M. Israël.
"Deux lanceurs différents - Ariane et Soyouz - sont impliqués dans ces campagnes, ainsi que trois constructeurs de satellites : Thales Alenia Space, Airbus, Boeing", a-t-il détaillé.
"Si le blocage devait persister, la réalisation de 12 lancements en 2017 serait menacée, ce qui aurait des conséquences financières lourdes", a mis en garde le Pdg d'Arianespace.
"La situation actuelle fragilise Arianespace, dans un contexte où la compétition est plus vive que jamais", a-t-il encore fait valoir.
M. Israël a mis en avant que "1.700 salariés" travaillent sur la base pour Arianespace, le Centre national d'études spatiales et 36 entreprises.
Selon lui, l'activité génère 9.000 emplois au total, soit 40% de la masse salariale du secteur privé en Guyane.
Avec AFP