Mme Clinton, accompagnée d'un élu local et de nombreux journalistes, n'avait pas pris le métro, a-t-elle affirmé, depuis 18 mois ou deux ans.
Et elle a du passer à cinq reprises sa carte magnétique dans le lecteur pour pouvoir pousser le tourniquet d'entrée, et prendre la ligne 4 pour deux arrêts, encadrée d'un important dispositif de sécurité.
Mais elle savait au moins qu'il ne fallait plus de jetons pour y entrer, contrairement à Bernie Sanders. La semaine dernière, quand un journaliste lui avait demandé comment circuler dans le métro new-yorkais, le sénateur du Vermont avait répondu: "Que voulez-vous dire, comment prendre le métro aujourd'hui ? Vous prenez un jeton et vous rentrez". Certains new-yorkais s'en étaient gaussés.
Né à Brooklyn, Bernie Sanders, 74 ans, a quitté New York pour le Vermont (nord) en 1968.
"Je pense que ça a changé quand j'étais sénatrice. Je pense que c'était durant mon premier mandat qu'ils sont passés des jetons aux cartes de métro", a déclaré jeudi Mme Clinton, sénatrice de New York de 2001 à 2009.
Les jetons ont effectivement été abandonnés en 2003.
Attaques de plus en plus violentes entre Clinton et Sanders
La bataille s'est encore envenimée jeudi entre Hillary Clinton et son adversaire démocrate Bernie Sanders dans la course à la Maison Blanche, ce dernier associant même l'ancienne secrétaire d'Etat au scandale des "Panama Papers".
Le sénateur du Vermont était jusqu'à présent resté plutôt courtois vis-à-vis de Mme Clinton, très largement en tête dans la course à l'investiture démocrate.
Mais à l'approche des élections primaires à New York, qui pourraient être déterminantes, Bernie Sanders a changé de ton, affirmant que l'ancienne sénatrice n'était pas qualifiée pour devenir présidente, en réponse à des critiques d'Hillary Clinton sur ses propres compétences.
"Je ne pense pas que vous soyez qualifiée si vous recevez 15 millions de Wall Street via votre super PAC (comité d'action politique, levant des fonds pour les campagnes, ndlr). Je ne pense pas que vous soyez qualifiée si vous avez voté pour la guerre désastreuse en Irak (...) Je ne pense pas que vous soyez qualifiée si vous avez soutenu l'accord de libre-échange avec le Panama", a tonné mercredi soir M. Sanders lors d'un meeting à Philadelphie devant des milliers de personnes.
Il a affirmé que cet accord avec Panama, soutenu par Mme Clinton et auquel il était opposé, avait "rendu plus facile, pour les personnes fortunées et les sociétés partout dans le monde, d'éviter de payer des impôts dus à leur pays", comme l'ont révélé les "Panama Papers".
Il a répété ses attaques jeudi sur la qualification d'Hillary Clinton, ajoutant qu'elle avait soutenu "presque tous les accords commerciaux qui ont coûté aux travailleurs américains des millions d'emplois".
"Je ne vais pas me laisser taper dessus. Je ne vais pas les laisser mentir sur mon compte", a aussi déclaré le sénateur de 74 ans, en campagne à Philadelphie.
Hillary prend le métro
Bernie Sanders et Hillary Clinton sont engagés dans une lutte sans merci à New York, où les élections primaires auront lieu le 19 avril, et où ils débattront le 14 avril.
Ancienne sénatrice de cet Etat (2001-2009), en tête des sondages, Hillary Clinton veut une victoire éclatante pour faire oublier ses six défaites dans les sept dernières primaires.
Jeudi, en campagne à New York, elle a enfoncé le clou
Jeudi, elle a aussi continué à critiquer Bernie Sanders, qu'elle avait accusé la veille de ne pas avoir "travaillé ses dossiers" sur un des thèmes clé de sa campagne, le démantèlement des grosses banques. M. Sanders n'avait en effet offert que des réponses vagues sur la question, dans une interview au quotidien new-yorkais Daily News. "Il parle depuis un an de choses qu'il n'a pas étudiées ou comprises", avait ajouté Mme Clinton.
"C'est important de dire aux gens ce que vous allez faire, comment vous allez le faire, comment vous pouvez avoir des résultats", a-t-elle dit. Ne faites pas des promesses que vous ne tiendrez pas", a-t-elle ajouté, en prenant brièvement le métro dans le Bronx.
C'était la première fois, de son propre aveu, qu'elle le prenait depuis deux ans.
Hillary Clinton avait aussi attaqué mercredi son rival sur des déclarations dans lesquelles il se disait opposé à la possibilité de poursuivre les fabricants d'armes, pour les familles de Sandy Hook, une école où 20 enfants avaient été tués en décembre 2012 par un déséquilibré. "Bernie Sanders donne la priorité aux fabricants d'armes sur les parents des enfants tués à Sandy Hook", a-t-elle twitté.
Un nouveau sondage CBS News/You Gov la donne à 53% des intentions de vote à New York, contre 43% à Bernie Sanders, né à Brooklyn où il a grandi avant de partir s'installer dans le Vermont.
Mais les récentes victoires de Bernie Sanders dans plusieurs Etats ont galvanisé la campagne du sénateur. Et il rêve de l'emporter à New York, la primaire la plus importante en termes de délégués jusqu'à celle de Californie en juin.
Hillary Clinton espère elle l'emporter largement, pour distancer de façon définitive Bernie Sanders dans la course à l'investiture démocrate.
Avec AFP