"Les meurtres de civils, les agressions sexuelles et la destruction de villages ont été au coeur des tactiques de combat des forces de la Séléka et anti-balaka", dénonce le rapport, qui documente les crimes commis par l'ex-coalition musulmane de la Séléka et les milices chrétiennes anti-balaka.
Ce rapport, qui "vise à promouvoir le devoir de rendre des comptes là où le meurtre sans conséquence a été la norme", décrit - témoignages à l'appui - les meurtres commis entre la fin de l'année 2014 et avril 2017 dans les régions centrales de la Centrafrique.
Au total, 566 meurtres de civils au cours d'attaques et 144 dans la brousse sont documentées dans le rapport de l'ONG.
Mais "ces chiffres sont susceptibles de ne représenter qu'une fraction des totaux au cours de cette période, car il n'existe aucun bilan exhaustif des décès et des destructions", souligne le texte, qui ajoute que "pas un seul combattant ni un commandant n'a été détenu, arrêté ou autrement tenu de rendre des comptes".
En mai, l'ONU avait publié un rapport recensant douze ans de crimes parmi "les plus abominables" commis par l'armée ou des groupes armés en Centrafrique entre 2003 et 2015.
Les témoignages avancés dans le rapport de HRW, ainsi que ceux du rapport de l'ONU, "sont soumis à la compétence de la Cour Pénale Spéciale (CPS)", qui doit instruire et juger les multiples crimes contre l'humanité et les crimes de guerre commis en Centrafrique depuis 2003.
Son procureur a prêté serment à Bangui le 30 juin; la CPS devrait commencer ses enquêtes vers le mois d'octobre 2017.
La Centrafrique a basculé dans les massacres de masse en 2013 avec le renversement du président Bozizé par l'ex-Séléka, entraînant une contre-offensive des anti-Balaka.
Avec AFP