Human Rights Watch demande au gouvernement américain de mettre en œuvre dans les plus brefs delais la nouvelle loi sur le désarmement du groupe rebelle ougandais de l’Armée de résistance du seigneur. Objectif : élaborer une stratégie globale pour mettre fin aux exactions de la LRA dans le Nord-est de la RDC et dans les pays de la sous région Afrique centrale.
96 civils ont été tués et une dizaine d’autres enlevés par la rebellion entre janvier et avril 2010 dans le Nord-est de la RDC, a déclaré aujourd’hui HRW.
Le Congrès américain a adopté la semaine dernière le projet de loi relatif au désarmement de la LRA et à la relance du Nord de l’Ouganda de 2009 (LRA disarmament and Northern Uganda Recovery Act) avec un large soutien des démocrates et des républicains. Le Texte devrait être signé prochainement par le président Obama.
Pour Anneke Van Woundenberg, chercheur et spécialiste de la RDC à Human Rights Watch, « cette loi va envoyer un signal fort aux dirigeants de la LRA et rassurer les victimes de ses exactions ». La stratégie globale vise « à protéger les populations civiles dans les zones où la LRA est active, c'est-à-dire, le triangle RDC-RCA-Sud-Soudan. Deuxièmement libérer les femmes et les enfants enlevés par le groupe rebelle et enfin mettre en place une stratégie pour arrêter les cerveaux de la LRA ».
Trois mandats d’arrêt ont été émis en 2005 par la Cour pénale internationale contre des membres du groupe rebelle ougandais, dont son leader Joseph Kony. « Mais rien depuis, a déploré Anneke Van Woundenberg. Ces dirigeants courent toujours et les pays de la sous région n’ont pas la capacité de les arrêter ».
De décembre à Mars 2008, l'Ouganda, la RDC et le Sud-Soudan ont lancé l’opération « Eclair de Tonnerre » soutenue logistiquement par les Etats-Unis. La campagne militaire n’a pas réussi à neutraliser les cerveaux de la LRA. Elle a plutôt engendré des représailles : 865 civils tués quelques jours plus tard. « C’est une campagne qui n’a visiblement pas réussi, puisque les attaques de la LRA se sont multipliées et c’est pour cela qu’on a besoin d’une nouvelle stratégie solide pour neutraliser les dirigeants de la LRA », conclu Anneke Van Woundenberg.