Située à plus de 600 km au sud de Tripoli, Sebha est régulièrement le théâtre de violences entre groupes rivaux qui se livrent une bataille acharnée pour le contrôle de cette ville, carrefour de tous les trafics.
Les combats ont gagné en intensité samedi, notamment pour le contrôle de la citadelle historique surplombant la ville.
Une source hospitalière locale a indiqué à l'AFP que les combats ont fait au moins huit morts et 18 blessés entre samedi et dimanche. Ainsi, depuis début mai, au moins 31 personnes sont mortes et 121 ont été blessées, dont des civils, selon la même source s'exprimant sous le couvert de l'anonymat.
La lutte pour le contrôle du trafic de contrebande et des champs pétroliers oppose depuis des mois la tribu arabe d'Awlad Suleiman aux Toubous vivant sur un territoire à cheval entre la Libye, le nord du Tchad et le Niger.
Samedi soir, la mission de l'ONU en Libye (Manul) a exprimé son inquiétude après la nouvelle escalade à Sebha, appelant sur Twitter à la "retenue", à la "reprise du dialogue" et au triomphe des "voix de la raison".
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De son côté, Fayez al-Sarraj, le chef du Gouvernement d'union nationale (GNA) a appelé dans un communiqué à un "cessez-le-feu immédiat".
Il a indiqué qu'il rencontrerait des représentants du Sud, en vue d'œuvrer à un "règlement et une réconciliation".
Les Toubous, principalement basés à Sebha et Koufra, dans l'extrême sud-est de la Libye, sont régulièrement accusés par leurs rivaux d'abriter dans leurs rangs des combattants étrangers, notamment tchadiens.
La Libye est déchirée par des luttes de pouvoir et en proie à une insécurité chronique depuis la chute du régime de Mouammar Kadhafi en 2011. Deux autorités rivales s'y disputent le pouvoir: le GNA reconnu par la communauté internationale et basé à Tripoli, et un gouvernement parallèle exerçant son pouvoir dans l'Est avec le soutien du maréchal Khalifa Haftar.
Avec AFP