"Nous avons enterré huit personnes tuées par des flèches ou décapitées à Nyunzu", dans les combats ayant opposé les Bantous aux Pygmées, a déclaré à l'AFP un secouriste de la Croix-rouge sous couvert de l'anonymat, affirmant avoir participé à l'enterrement organisé par les autorités locales.
"Il y a reprise des hostilités entre les Pygmées et des Bantous depuis le 3 septembre" près de la cité de Nyunzu, dans la nouvelle province de Tanganyika (sud-est), a ajouté un responsable local qui a requis l'anonymat.
"Présentement, nous nous affairons à rétablir la paix entre les communautés luba et twa", a indiqué le gouverneur de la province de Tanganyika, Ngoy Kitangala, confirmant les affrontements meurtriers mais refusant de se prononcer sur le bilan.
Selon l'administrateur du territoire de Nyunzu, Pierre Kalala, "220 Pygmées ont trouvé refuge" dans sa résidence.
Depuis 2013, le nord du Katanga (région grande comme l'Espagne et morcelée en 2015 en quatre provinces dont le Tanganyika) a été le théâtre de nombreux affrontements entre Bantous de l'ethnie luba et Pygmées de l'ethnie twa ayant entraîné un cycle de tueries, pillages, incendies de villages et déplacements de population.
Suite à ce conflit, la justice congolaise a ouvert en août 2015 un procès contre 32 Bantous et Pygmées accusés de crimes contre l'humanité et de génocide.
Mais, début avril, la justice congolaise avait "rouvert" les débats, qui s'étaient déroulés en l'absence de la majorité des victimes.
Cette décision avait été prise après que le Bureau conjoint des Nations unies aux droits de l'Homme en RDC (BCNUDH) eut exprimé sa préoccupation sur "la disproportion entre les chefs d'accusation et la manière dont l'instruction était menée".
Avec AFP