Conduite par la police aux frontières (PAF) sous la direction d'un juge d'instruction, l'enquête a permis d'établir qu'un employé d'une société de sécurité, disposant d'un badge lui permettant d'accéder à la zone réservée de l'aéroport, faisait sortir les bénéficiaires du réseau avant leur passage aux contrôles d'entrée sur le territoire.
Une trentaine de personnes, toutes de nationalité béninoise, auraient bénéficié de ce réseau, selon une source proche de l'enquête.
Alors que onze personnes avaient été placées en garde à vue en début de semaine lors d'une opération ayant mobilisé une quarantaine de policiers, huit ont été finalement inculpées (mises en examen) vendredi.
L'information judiciaire vise les chefs d'aide au séjour irrégulier en bande organisée, corruption active et passive, fourniture de faux documents administratifs, travail dissimulé en bande organisée et association de malfaiteurs.
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Trois des mis en cause ont été placés en détention provisoire, dont l'employé de la société de sécurité, et cinq laissés libre sous contrôle judiciaire, selon la source judiciaire.
Certains membres du réseau avait des liens avec celui des emballeurs de bagages à la sauvette, dont seize avaient été interpellés pour vérifier s'ils avaient pu "bénéficier des services des mis en cause principaux", selon la source proche de l'enquête. La plupart de ces gardes à vue ont ensuite été levées.
A Roissy-Charles de Gaulle, deuxième aéroport européen avec près de 70 millions de passagers par an, des emballeurs clandestins officient parallèlement à la société italienne SafeBag, seule homologuée pour protéger les bagages des passagers qui le souhaitent en les enroulant dans un film résistant. Ils proposent aussi, moyennant rémunération, aux passagers trop chargés de confier des affaires à d'autres voyageurs pour leur éviter de payer des excédents bagages.
Avec AFP