Lundi, cinq policiers en route pour Yenagoa, capitale de l'Etat pétrolier de Bayelsa, ont été tués dans une embuscade, a déclaré à l'AFP un porte-parole de la police, Ahmad Mohammad, qualifiant cet assaut non revendiqué "d'acte de lâcheté".
Le même jour, trois soldats d'une unité spéciale protégeant des installations pétrolières ont perdu la vie dans des échanges de tirs avec des rebelles et des pirates maritimes également à Foropa, dans l'Etat de Bayelsa, un des plus pauvres du Nigeria malgré ses ressources pétrolières.
"Le site a été la cible d'une attaque nourrie. Trois de nos soldats, atteints par balles, ont perdu la vie en chemin vers l'hôpital", a déclaré le colonel Isa Ado, porte-parole de cette force spéciale, affirmant que de nombreux assaillants avaient aussi été tués dans ces affrontements.
Le delta du Niger, d'où provient la quasi-totalité de l'or noir nigérian, avait été au début des années 2000 le théâtre d'une cascade d'attaques par des rebelles locaux ciblant des oléoducs et kidnappant des employés du secteur pétrolier, des violences ayant alors contribué au recul de la production.
Les autorités nigérianes avaient finalement réussi à mettre fin aux violences en 2009 grâce à une amnistie: quelque 30.000 rebelles ont bénéficié de ce programme, déposant leurs armes en échange d'une aide à la formation et à la reconversion.
Mais la fin prévue en 2018 de ce programme pourrait expliquer, selon des analystes, la recrudescence récente des attaques dans cette région stratégique pour un pays qui tire une grande partie de ses revenus de l'exploitation des hydrocarbures et souffre déjà de la chute des cours du brut.
L'attaque la semaine dernière par un mouvement nommé "les Vengeurs du Delta du Niger" (NDA) contre une plateforme du groupe américain Chevron, et l'évacuation qui a suivi par le groupe pétrolier anglo-néerlandais Shell de la plupart de ses effectifs de la plateforme Eja, font ainsi craindre un retour au scénario du début des années 2000.
L'armée nigériane a qualifié les attaques récentes contre des installations pétrolières de "terrorisme économique". Selon l'agence financière Bloomberg, la production d'or noir du premier producteur d'Afrique est tombée en dessous de 1,7 million de barils par jour pour la première fois depuis 1994.
Avec AFP