M. Déby "nous demande de renouer le dialogue pour mettre un terme à la grève qui paralyse les secteurs vitaux, à savoir l'éducation nationale et la santé", a indiqué une source syndicale membre de la Confédération libre des travailleurs tchadiens (CLTT, réputée proche du pouvoir).
Le président a indiqué que "les mesures d'austérité ont été prises en conformité avec les bailleurs de fonds", a expliqué à l'AFP la source de la CLTT.
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En janvier, l'Etat avait acté une coupe dans les salaires des fonctionnaires, enclenchant un important mouvement de grogne sociale.
La rencontre a été confirmée à l'AFP par un autre syndicaliste membre de l'Union des syndicats tchadiens (UST). Ni les médias publics, ni la présidence tchadienne n'avaient fait état de cette rencontre jeudi soir.
La plateforme syndicale, qui regroupe l'UST et deux autres syndicats, a indiqué qu'ils se réuniraient vendredi pour discuter ensemble de la réponse à apporter, selon Michel Barka, président de l'UST.
"Pour notre part nous avons suggéré au président Deby que s'il veut faire des économies, il faut que le gouvernement fasse un audit (du nombre de fonctionnaires de) la fonction publique et (qu'il) assainisse le fichier de la solde où il y a des agents fictifs et des doublons", a encore déclaré le syndicaliste de la CLTT.
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Réclamé par les syndicats depuis plusieurs mois, cet audit doit mettre en lumière le nombre de fonctionnaires fantômes du pays. Le pays de près de 15 millions d'habitants compte environ 92.000 fonctionnaires civils.
Depuis fin janvier, tout le secteur public tchadien est en grève. D'abord mobilisés contre un projet de loi de réduction des salaires des fonctionnaires - finalement abandonné par le gouvernement -, les mouvements sociaux ont repris quand les fonctionnaires se sont rendus compte de coupes effectives dans leurs salaires, à la fin janvier.
Les appels à marcher contre la coupe des salaires se sont multipliés, mais les manifestations ont été interdites par les autorités.
Cette tension sociale généralisée, soutenue par l'opposition, a pris des allures de fronde contre le président Idriss Déby Itno, au pouvoir depuis 1990. Près de 40% de la population de plus de 14 millions d'habitants vit sous le seuil de pauvreté.
Avec AFP