Le gouvernement algérien par intérim affirme continuer à appeler au “dialogue, l’unique solution à la crise”. Mais ni la classe politique ni la société civile ne répondent favorablement à cet appel.
Les Algériens s’apprêtent à entamer leur 17ème semaine de manifestation. Ils demandent, encore et toujours, le départ des symboles du pouvoir laissé par l’ex-président de la République, Abdelaziz Bouteflika.
Vendredi, lors de la précédente marche hebdomadaire, ils ont rejeté l’appel au dialogue du Chef de l’État par intérim, Abdelkader Bensalah, diffusé la veille sur la chaîne de télévision publique. Les partis politiques étaient rares à réagir, qualifiant ce discours de “non-événement”.
La société civile, de son côté, a décidé de bouger. Des centaines de syndicats, associations et collectifs ont organisé une réunion pour aboutir “une feuille de route” de sortie de crise. Mais la rencontre n’a pas abouti à un accord final. Le point de divergence entre les participants est le modèle de transition à adopter.
Lyes Merabet, président du Syndicat national des praticiens de la santé publique, a déclaré à VOA Afrique :
“Une minorité absolue défend la proposition d’aller vers une assemblée constituante, un débat ouvert avec une conférence nationale avant d’aller vers des élections, locales, puis législatives avant les présidentielles. La majorité n’est pas dans ce sens et cela n’a pas fait plaisir à certains. On est en train d’avancer pour essayer de trouver un consensus”.
Les étudiants, eux aussi, rejettent le dialogue. Ils l’ont fait savoir ce mardi en marchant dans plusieurs villes du pays. “Pas de dialogue, bande de voleurs”, scandaient-ils.
Sami, 24 ans, est étudiant dans une universitié à Alger. Il explique pourquoi il a participé à cette marche : “Nous marchons pour répondre à ces autorités qui tentent de ruser avec nous. Ils disent vouloir dialoguer mais leur histoire prouve que leur “dialogue” a toujours été un échec. Nous leur disons que nos revendications sont un état civil et non militaire. Nous leur disons que ceci n’est pas un mouvement mais une révolution. Nous ne reconnaissons pas ce pouvoir”.