Dans le décret qui démet Inès Nefer Ingani de ses fonctions, le président de la République n'en souligne pas la cause.
Mais la semaine dernière, le chef de file de l'opposition, Pascal Tsaty Mabiala et son parti, l'UPADS, avaient réclamé sa tête, menaçant de la traduire en justice pour propos diffamatoires.
Une conversation téléphonique qui impliquerait la désormais ex-ministre de la Femme et un jeune cadre du PCT, le parti au pouvoir, dévoilait que le chef de l'opposition avait reçu d'importantes sommes d'argent de la part de la présidence de la République. Par conséquent, le chef de l'Etat et son Premier ministre n'ont pas hésité à pousser la ministre vers la porte, elle qui est, par ailleurs, députée à Brazzaville.
Quelques mois avant, une autre conversation téléphonique impliquant la ministre de la Jeunesse et un officier supérieur de la police s'était retrouvée sur les réseaux sociaux, mais sans coûter un quelconque poste.
Lors des récentes affaires politiques au Congo, jamais un ministre n'a été démis de ses fonctions au sein du gouvernement, fut-il par décret présidentiel. C'est toujours par un remaniement que les ministres, même démissionnaires, quittent le gouvernement.
Le cas Ingani est donc emblématique et devrait interpeller sur le fait que les réseaux sociaux sont en train de devenir une arme politique très redoutable au Congo.