La maire, Mariam Djimet Ibet, a pris vendredi un arrêté interdisant la vente à la sauvette dans des bidons et des bouteilles de ce carburant venant du Cameroun voisin, le plus souvent frelaté.
L'arrêté a été pris car, selon Mme Ibet, il porte atteinte aux activités des stations-services de la capitale et à celles de la raffinerie de Djaramaya, à une soixantaine de kilomètres au nord de N'Djamena.
La première magistrate de la capitale tchadienne a mis en garde les vendeurs à la sauvette en affirmant qu'ils "seront appréhendés et sévèrement punis conformément aux lois de la République".
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Pourtant, en circulant samedi sur les principales artères de N'Djamena, un correspondant de l'AFP a pu constater que l'arrêté n'était pas respecté. De nombreux vendeurs, la plupart des femmes et des enfants, continuaient à y vendre le carburant de contrebande.
L'un de ces vendeurs, un enfant d'une dizaine d'années tenant dans ses mains quelques bouteilles de cette essence, de mauvaise qualité, a raconté avoir pris ses dispositions pour éviter d'être arrêté par la police.
"J'ai toujours pris des risques en faisant entrer d'une manière frauduleuse le carburant du Cameroun", dit-il, car c'est son seul moyen de survie. Il dit se faire "un petit bénéfice de 50 à 100 francs CFA" par litre vendu, soit quelques centimes d'euros.
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Le Tchad, où près de 40% de la population vit sous le seuil de pauvreté, est devenu un pays pétrolier en 2003, alors que son économie reposait essentiellement sur l'agriculture avant cette date.
Comme tous les pays producteurs, il a été victime de la chute brutale des cours du pétrole en 2014 qui ont conduit à une forte récession et à d'importantes répercussions sociales.
Avec AFP