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Interdiction de manifester dans le centre de Harare, au Zimbabwe


Le président Robert Mugabe du Zimbabwe, 19 avril 2015.
Le président Robert Mugabe du Zimbabwe, 19 avril 2015.

La police zimbabwéenne a annoncé jeudi l'interdiction de manifester dans le centre de la capitale Harare jusqu'au 16 septembre, alors qu'un mouvement de contestation contre le président Robert Mugabe secoue le pays depuis plusieurs semaines.

"Les pouvoirs conférés à la police (....) ne seront pas suffisants pour éviter tout trouble à l'ordre public occasionné lors de manifestations publiques dans le centre de Harare", explique le chef de la police, Newbert Saunyama, dans le journal officiel.

"Par conséquent, la police publie cet ordre interdisant toute manifestation publique dans le centre de Harare pour une période de deux semaines, à compter du vendredi 2 septembre jusqu'au vendredi 16 septembre."

Cette décision intervient alors qu'un vent de contestation souffle sur le Zimbabwe, dirigé d'une main de fer par Robert Mugabe, au pouvoir depuis 1980.

La fronde, conduite essentiellement par des groupes de la société civile, vise à dénoncé le régime Mugabe et la faillite économique de ce pays d'Afrique australe.

L'opposition avait prévu des manifestations vendredi dans le pays pour réclamer des réformes électorales en vue des élections générales de 2018, un scrutin où Robert Mugabe compte se présenter pour sa propre succession. Mais elle a annoncé jeudi en fin de journée le report de ces rassemblements. Il n'était pas clair dans l'immédiat si cette décision avait été prise avant ou après l'ordre de la police.

La semaine dernière, des échauffourées avaient éclaté entre manifestants et forces de l'ordre à Harare. Les quelque 70 personnes arrêtées à cette occasion sont toujours en détention.

Mercredi, un appel à la grève générale avait été très peu suivi, l'opposition justifiant la faible mobilisation par l'intimidation des forces de sécurité qui étaient déployées en masse dans plusieurs villes du pays.

Le Zimbabwe est embourbé depuis le début des années 2000 dans une crise économique qui s'est encore aggravée cette année. Environ 90% de la population active travaille dans le secteur informel. Faute de liquidités, le gouvernement verse avec retard le salaire des fonctionnaires, qui représente 80% du budget de l'Etat.

Avec AFP

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