Aussitôt après, la mission de l'ONU en Irak (Unami) a publié un rapport, compilé par ses soins, qui dénonce "de graves violations des droits humains et des abus" et accuse les forces de sécurité d'avoir "utilisé une force excessive contre les manifestants".
L'Unami dénonce "un climat de peur", citant "les arrestations de masse et les détentions, l'intimidation et le harcèlement de manifestants, de journalistes et de militants, les attaques contre des médias et la coupure d'internet et des réseaux sociaux" --toujours inaccessibles sans VPN, trois semaines après le début des manifestations.
La "Haute commission d'enquête" formée par le Premier ministre Adel Abdel Mahdi a, elle, donné un bilan final de 157 morts, quasiment tous des manifestants, décédés en grande majorité à Bagdad, entre le 1er et le 6 octobre. Et "70%" d'entre eux ont été touchés à balles réelles "à la tête et au torse", selon le rapport d'enquête.
Face à ces violences, la Haute commission a annoncé le limogeage de dizaines de commandants militaires de sept des 18 provinces du pays, touchées par la contestation.
De son côté, l'Unami a souligné "l'importance capitale de faire rendre des comptes aux responsables" des 149 civils et huit membres des forces de sécurité tués, d'après le bilan officiel.
Parmi eux, 107 civils et quatre membres des forces de sécurité sont morts à Bagdad, où les affrontements se sont d'abord concentrés sur l'emblématique place Tahrir avant de gagner le turbulent bastion chiite de Sadr City, ensanglanté par une nuit de chaos.